À l'occasion du 11-Novembre, une cérémonie était organisée à Reims, au parc de Champagne, pour célébrer le centenaire du Monument aux héros de l'Armée noire, qui rend hommage aux soldats africains qui ont combattu lors de la Première Guerre mondiale.
En ce 11 novembre 2024, la sonnerie aux morts a retenti au parc de Champagne, à Reims (Marne), en hommage aux soldats africains venus se battre sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale.
Cette année, la ville de Reims profite de la commémoration de l'armistice allemand en 1918 pour célébrer le centenaire du Monument aux héros de l’Armée noire, installé au parc de Champagne.
"Reims leur doit beaucoup. Ils ont défendu la ville face aux assauts allemands au niveau du fort de la Pompelle, du côté de Merfy également, précise le maire Horizons de Reims, Arnaud Robinet. Et puis bien sûr, pas très loin d'ici, que ce soit à Verdun ou au chemin des Dames, nos amis africains étaient présents avec nous aux côtés des soldats métropolitains."
En 1922, une souscription nationale est lancée pour faire ériger en métropole et en Afrique un édifice à la mémoire des soldats indigènes morts pour la France. Ce double monument est inauguré deux ans plus tard à Bamako, dans l'actuel Mali. Dans l'Hexagone, Reims est choisie pour l’accueillir. "À la fois parce que la ville avait été défendue par des troupes africaines et aussi parce qu'elle restait emblématique du front", explique l'historien Jean-Pierre Husson, présent à la cérémonie, ce lundi.
Un monument détruit lors de la Seconde Guerre mondiale
En 1940, le monument rémois est démantelé par les Nazis. Après des années de discussion, il faut attendre 2013 pour qu’il soit reconstruit dans le parc de Champagne, puis inauguré par le président Macron et son homologue malien Ibrahim Boubakar Keita en 2018. L’aboutissement d’un long travail de réhabilitation mené par Cheik Sakho.
"C'était absolument important qu'il renaisse parce qu'on ne pouvait pas se contenter d'un effacement. Effacer complètement cette histoire, c'était le but avoué des Nazis", rappelle Cheik Sakho. Au moins 30 000 tirailleurs sénégalais sont morts sur les champs de bataille de la Grande Guerre.