11-Novembre : ce soldat de la Première Guerre mondiale est reconnu mort pour la France, plus de 80 ans après son décès

Auguste Carillon a combattu pendant la Première guerre mondiale. Blessé sur le champ de bataille à Épernay (Marne) en 1918, il décédera des suites de ses blessures en 1938. Son arrière-petit-fils a obtenu qu'il soit reconnu "mort pour la France" en avril dernier. Son nom a été inscrit sur le monument aux morts.

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Il est bien rare d'ajouter de nouveaux patronymes aux monuments aux morts de la Première Guerre mondiale. C'est pourtant ce qui s'est passé à Saint-Martin-de-la-Place, village du Maine-et-Loire, où est décédé Auguste Carillon, en 1938. Le Poilu a été reconnu "mort pour la France" le 29 avril 2024.

Blessé lors de la bataille de la Marne

"La légende familiale dit qu'il aurait été abandonné au pied d'une église, d'où son nom de famille, Carillon. Mais ça, je n'ai jamais pu le certifier", nous raconte son arrière-petit-fils Guillaume Ava, en cette fin du mois d'octobre 2024. C'est lui qui est derrière les démarches qui ont permis de reconnaître des années plus tard que son ancêtre est bien "mort pour la France".

Auguste Carillon a tout juste 19 ans lorsqu'il est mobilisé. Nous sommes alors en mai 1917. Un an plus tard, le jeune cordonnier de métier rejoint Épernay, dans la Marne, avec son régiment. "Au matin du 17 juillet, son régiment se lance à l'attaque des positions ennemies. En toute fin de matinée, il est blessé par les tirs d'une mitraillette au niveau du fémur droit".

La légende familiale assure que le soldat fait alors le mort pour ne pas qu'on l'achève. "Un soldat allemand se serait penché sur lui, lui aurait écarquillé les yeux pour voir s'ils bougeaient, et serait reparti", relate Guillaume Ava.

Après avoir été soigné, notamment à Grenoble, Auguste Carillon est de retour dans le Maine-et-Loire. C'est là qu'il rencontre celle qui deviendra sa femme, avec un mariage célébré en 1924. Le couple aura quatre enfants, dont deux mourront en bas âge.

"Il gardera toute sa vie une énorme prothèse en bois pour pouvoir marcher. La fracture ayant été mal réparée, elle va occasionner des opérations successives d'amputation au niveau de son pied droit", précise son arrière-petit-fils.

Auguste Carillon sera, jusqu'à sa mort en 1938 à 39 ans, garde champêtre du village de Saint-Martin-de-la-Place (aujourd'hui Gennes-Val-de-Loire), à quelques kilomètres de Saumur dans le Maine-et-Loire.

Le centenaire de l'armistice comme déclencheur

"J'ai toujours grandi  avec les histoires que pouvaient me raconter ma grand-tante et ma grand-mère", confie Guillaume Ava, aujourd'hui âgé de 47 ans. "En 2017, lors du décès de ma grand-mère - sa fille donc - j'ai eu envie de retracer toute l'histoire de notre famille, en partant de cet ancêtre."

Un an plus tard, le 11 novembre 2018 est l'occasion de célébrer le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale et d'agir comme un révélateur pour Guillaume Ava. "En fait, je n'avais jamais pris conscience que j'avais un ancêtre Poilu, qui avait combattu pour la France et qui est mort de ses blessures."

En avril 2024, il transmet un dossier à l'Office national des combattants et des victimes de guerre. Ce passionné de généalogie peut compter sur les nombreux documents militaires conservés par la famille. En quelques jours, il obtient une réponse favorable. Un courrier officiel lui indique que son arrière-grand-père, soldat de 2e classe du 32e régiment d'infanterie, est bien "mort pour la France", une mention également ajoutée à son acte de décès.

La commune où son ancêtre est décédé a ajouté il y a peu son nom sur le monument aux morts, érigé tout près de la mairie. Guillaume Ava n'a pas encore pu le voir de lui-même. "C'était très intense quand j'ai vu la photo. J'ai vraiment hâte de pouvoir le voir de mes yeux. Bien évidemment, le 11 novembre, je serai à Saint Martin-de-la-Place et je déposerai une gerbe."

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