Reims : les profs manifestent contre les suppressions de postes

Enseignants et personnels des écoles sont appelés à la grève ce lundi afin de protester contre la suppression de 2.650 postes de professeurs dans les collèges et lycées à la rentrée 2019. Plusieurs mobilisations sont organisées dans la région, notamment à Reims.

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La journée de classe devrait être perturbée ce lundi 12 novembre dans les écoles, collèges et lycées du Grand Est. Pour la première fois depuis 2011, tous les syndicats de l'Education Nationale ont appelé à la grève pour dénoncer les suppressions de poste.

Des manifestations ont eu lieu dans toute la région. A Reims, près de 350 manifestants sont partis, vers 10 heures, devant la maison des syndicats pour rejoindre le rectorat, en passant par le centre-ville. Une délégation a été reçue en fin de matinée au rectorat.

12,68% de grévistes chez les enseignants des collèges et lycées

Dans l'académie de Reims, la grève a été davantage suivie par les enseignants du second degré (12,68% de grévistes) que par ceux du premier degré (5,26% de grévistes). Des chiffres inférieurs dans les deux cas à la moyenne nationale (13,76​​​​​​​% de grévistes chez les enseignants en second degré et 8,69% en premier degré). Au total, 7,95% du personnel de l'académie (enseignant et non enseignant) a débrayé ce lundi.

Le budget 2019, dont le volet Éducation nationale sera discuté en plénière ce mardi 13 novembre à l'Assemblée nationale, prévoit de supprimer 2.650 postes dans les collèges et lycées publics, 550 dans le privé, 400 dans l'administration. Quelque 1.800 postes seront créés au primaire, en vertu de "la priorité au primaire" voulue par le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer.

Le personnel de l'Education nationale ne comprend pas cette politique, alors que l'agence des statistiques du ministère (la Depp) prévoit une hausse de 40.000 élèves à chaque rentrée en collège et lycée entre 2019 et 2021.

Les syndicats craignent aussi d'autres réductions d'effectifs. Emmanuel Macron a indiqué vouloir supprimer 50.000 postes dans la fonction publique d'État d'ici 2022.

 

Paroles de profs

 
"Le pire, ce sont les suppressions de poste parce qu'avec les effectifs qui vont augmenter dans les classes, on pourra moins bien faire notre travail. Moi je suis professeure d'EPS, les effectifs seront de plus en plus importants, ça va poser des problèmes au niveau de la sécurité comme au niveau des apprentissages. On ne pourra pas être derrière chaque élève."

 
"Le vrai problème, ce sont les suppressions de poste. Il faudrait redonner des moyens aux enseignants pour faire correctement leur boulot. Il faudrait nous redonner de l'autonomie aussi au lieu de nous imposer des méthodes pédagogiques.
L'autre problème, c'est la réforme de l'enseignement professionnel. En lycée pro, on aura une perte de 15% du volume horaire. C'est difficile d'enseigner correctement dans ces conditions."

 

"Dans notre collège, nous sommes dans une situation un peu exceptionnelle car on va sans doute perdre une classe l'année prochaine. Mais je suis surtout là pour défendre l'ensemble des collègues.
Cela fait 22 ans que je suis enseignante et tous les ans on voit nos conditions de travail se dégrader. On nous impose de plus en plus de tâches administratives. Nos salaires sont gelés depuis des années, ça suffit.
Si on supprime des postes, on aura du mal à remplacer les collèges malades. Il faudra faire appel à des contractuels qui ne sont pas toujours bien formés."

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