Quelques élèves du collège de Wassy en Haute-Marne et deux de leurs professeurs ont passé une partie de la journée à la station de France 3 Champagne-Ardenne. Les collégiennes participent à l'option média au sein de leur établissement. Dans le cadre de la semaine de la presse, elles sont venues s'informer sur la façon de travailler des équipes de France 3.
L'occasion était belle. Profitez de la présence de collégiennes dans notre station de France 3 à Reims, dans le cadre de la semaine de la presse, pour les questionner sur l'information. Comment s'informent-elles, comment réceptionnent-elles toutes ces informations et comment s'en servent-elles ?
Venues avec leur professeure documentaliste et leur enseignant d'histoire-géographie, Sara, Wendy élèves de 3e et Annaelle et Maëlle élèves de 4e, au collège de Wassy, ont commencé par découvrir l'univers de la télévision. Elles ont assisté à la conférence de rédaction du matin, puis ont fait connaissance avec l'antre de la station : le plateau des journaux télévisés. Montage, mixage, régie, elles ont aussi découvert ce qui se cache derrière un reportage télé, c'est-à-dire toutes les étapes journalistiques et techniques.
Comme en reportage
Comme pour tout reportage, avoir leur consentement avant de les questionner est essentiel. L'occasion aussi de leur rappeler notre travail de terrain, des rencontres quotidiennes et une confiance à renouveler à chaque fois. Elles comprennent rapidement. Se confier n'est pas simple. Leurs paroles, aujourd'hui, sont entendues, écrites et surtout seront retranscrites. Pour elles, l'enjeu est réel. Leur approche est donc réservée, lorsqu'il s'agit de nous confier leurs impressions. Toutes les quatre ont décidé de participer à l'option média au sein de leur collège et toute l'année elles sont donc "éduquées à la presse".
Je m'informe beaucoup. Mon père regarde le 20h et moi aussi depuis que je suis toute petite.
Annaelle, collégienne à Wassy en Haute-Marne
"Moi, au départ, je n'avais pas envie de prendre d'option au collège, explique Annaelle. Mais mon père m'a dit que ce serait dommage. J'aime écrire, j'aime savoir la vérité. Les premières fois où j'ai participé à l'atelier média, ça m'a plu. Ça m'a permis de connaître le métier de journaliste et j'ai maintenant envie de faire ce métier". Maëlle, elle, s'est projetée dans cette option grâce à une série télévisée. "Une personne, dans le film, était journaliste et ça m'a plu, dit-elle. En 6e, j'ai aussi réalisé un podcast sur le thème des animaux en voie de disparition". Sara, elle, a plus une approche technique, l'informatique, la logique c'est son truc !
Leur mission journalistique dans leur établissement est de travailler sur l'actualité interne."Nous rédigeons des articles sur des évènements qui se déroulent au collège, expliquent Maëlle et Annaelle. J'ai rédigé un article sur la semaine de la presse, précise la première. Et moi, un autre sur une pièce de théâtre sur le thème de la sexualité". Le tout est publié sur l'ENT, le réseau interne du collège.
Les faits divers, une valeur sûre
Le premier contact avec l'information, les quatre collégiennes l'ont eu en famille. "Je m'informe beaucoup, précise Annaelle, la plus loquace du groupe. Mon père regarde le 20h et moi aussi depuis que je suis toute petite". Mais la jeune fille a désormais la possibilité de s'informer par elle-même. "Oui, je suis sur Tik Tok, Instagram, mais j'ai demandé à mon père de me télécharger une autre application parce que j'en avais marre des réseaux. C'est toujours la même chose et il y a beaucoup de fake news, affirme la jeune fille. Par exemple j'ai lu que le président, Emmanuel Macron, allait démissionner". Wendy aussi regarde le journal à la télévision tous les soirs en mangeant. "Et qu'en retiens-tu ? Pas grand-chose", répond la collégienne, avouant que c'est plus, pour elle, un rituel familial, qu'une façon de s'informer. "Je suis plus sur les réseaux sociaux", reprend-elle. "Je m'informe aussi grâce à Tik Tok, Instagram, Snapchat, explique Sara. Pour moi, une info, c'est quelque chose de nouveau, qui s'est passé suite à un évènement. Aujourd'hui, par exemple, il y a la grève dans les collèges. Je suis plus intéressée par ce qui me touche, me concerne. Sur les réseaux, je regarde si c'est certifié, précise encore Sara. Je vérifie l'information en allant chercher ailleurs pour vérifier".
Etre journaliste c'est essayer de savoir la vérité. Je n'aime pas que l'on me mente. Je déteste les surprises, cela veut dire que l'on m'a caché quelque chose.
Annaelle, collégienne à Wassy en Haute-Marne
Le travail d'éducation aux médias de Camille Simon, la professeure documentaliste, a fait son effet. Vérifier l'information revient sans cesse de cette discussion.
"Moi, j'aime les faits divers, les meurtres, reprend Annaelle. J'aime essayer de me mettre dans la peau de l'assassin pour essayer de savoir pour quelles raisons il a fait ça. J'aime bien me mettre dans la peau des gens". "Les faits divers, c'est ce que je regarde c'est aussi ce qui m'intéresse le plus, explique Maëlle. Je regarde parfois des reportages sur des enquêtes autour des faits divers. Parfois ce n'est pas la vérité. Je le sais parce qu'à la fin ils disent "selon telle ou telle source", on sent que ce ne sont pas les leurs. Et je vais vérifier, ensuite, par moi-même".
Fake news et propagande
"Être journaliste, c'est essayer de savoir la vérité, reprend Annaelle. Je n'aime pas que l'on me mente. Je déteste les surprises, cela signifie que l'on m'a caché quelque chose".
Mais la vérité est-elle partout, sur tous les supports médiatiques ? Les collégiennes abordent aussi des programmes sur des chaînes à la déontologie plus que douteuse. Nous évoquons la propagande menée sur certaines antennes. Les regarder est un droit, être informé que ces émissions et ces chaînes ne respectent pas la pluralité d'opinion est aussi fondamental.
C'est en cela que l'éducation aux médias est un enjeu de société. En cela que la semaine de la presse est une priorité.