Vacances à Reims pour 15 jeunes Ukrainiens de Tchernihiv : un "sas de décompression" bienvenu

A Reims, quinze adolescents ukrainiens sont accueillis dans des familles depuis le 12 juillet pour quinze jours de vacances. Une pause bienvenue dans un quotidien pas toujours facile. Nous avons rencontré Snizhana, 15 ans, et Jérémy Pommeron qui l'accueille dans sa maison de Tinqueux.

"Ce que j'espère de ce voyage ? Qu'il soit intense, mais dans le bon sens du terme !". Regard plein d'humour et sourire franc, Snizhana, 15 ans, ne cache pas que ce qu'elle attend de ces premières vacances en France, c'est un peu d'aventure positive. Il faut dire que le quotidien de la jeune habitante de Tchernihiv, en Ukraine, n'est pas toujours facile depuis le début de la guerre, même si elle explique dans un anglais presque parfait que "cela fait longtemps maintenant que le conflit a commencé, et que l'anxiété, tout ça, [elle s'y est] un peu habituée."

Comme Snizhana, quatorze autres adolescents de Tchernihiv, ville partenaire de Reims depuis l'invasion russe en Ukraine en février 2022, sont arrivés en France le 12 juillet dernier pour y passer une quinzaine de jours. Des adolescents qui ont tous subi la guerre et qui ont, tous, perdu leur père au combat. C'est à eux que la ville de Tchernihiv a choisi de proposer ce voyage en France, dans le cadre de la convention qui lie les deux villes

"Favoriser les échanges avec des jeunes de leur âge"

À Reims, les adolescents sont donc hébergés dans des familles d'accueil et la Ville de Reims leur a concocté un programme d'activités pour rendre leur séjour le plus intéressant et le plus chaleureux possible. Ateliers artistiques avec la Fileuse, haut lieu de la création contemporaine rémoise, activités sportives et culturelles avec le dispositif Reims Activ'été et bien sûr, visite et découverte de la Cité des Sacres et de ses environs. "L'objectif, explique Dimitri Oudin, adjoint au maire de Reims en charge des relations internationales, c'est de sortir ces adolescents du contexte de la guerre le temps de ces vacances, de favoriser les échanges avec des jeunes de leur âge et de leur offrir un sas de décompression avant la rentrée prochaine". 

Snizhana, elle, ne va plus au collège depuis un an, comme d'autres élèves ukrainiens, elle suit sa scolarité à la maison, le choix étant laissé libre par la municipalité. Mais dès la rentrée, elle retournera dans l'établissement dans lequel elle était lorsque l'armée russe a assiégé sa ville. Tchernihiv a payé un lourd tribut dès le début de conflit, de nombreux quartiers ont été bombardés, et la commune est restée en état de siège, du 25 février au 4 avril 2022.

Des images et des souvenirs qui resteront longtemps gravés dans les mémoires des habitants de la ville. Alors un voyage hors d'Ukraine, c'était l'occasion de faire une pause, de s'évader un peu. "Et découvrir aussi, des choses qui nous paraissent anodines, comme faire un tour en scooter, mais qui pour eux, représente beaucoup", raconte Jérémy Pommeron qui accueille Snizhana dans sa maison de Tinqueux, en périphérie de Reims. Ce père de famille avait déjà accueilli deux familles ukrainiennes au début de la guerre, l'année passée, à l'appel de l'association Parrains Ukraine Reims, et ce, pendant plusieurs mois.

L'idée, c'est vraiment d'essayer de leur faire plaisir, qu'ils se sentent heureux chez nous.

Jérémy Pommeron

Alors avant le lancement officiel des activités dans quelques jours, les familles d'accueil organisent de petites fêtes, des sorties. Snizhana ira même faire les boutiques à Reims, une idée qui la rend particulièrement joyeuse, avant que l'une de ses camarades, qui a raté son train en Ukraine le 11 juillet, ne la rejoigne chez Jérémy Pommeron dès le lendemain, pour le reste du séjour. 

"Ça nous fait vraiment relativiser, lorsque l'on accueille comme cela, des Ukrainiens chez nous, constate Jérémy Pommeron. Nous, on râle tout le temps, on se plaint de tout, alors que ces personnes-là, qui ont tout laissé au pays, arrivent à avoir le sourire".

Et déclencher des sourires, ces émotions précieuses, et en faire des souvenirs, c'est tout l'objectif de ceux qui organisent pour les adolescents de Tchernihiv ces quinze jours en France. Une petite bulle d'insouciance qui, peut-être, continuera de pétiller dans un coin de leur esprit une fois qu'ils seront rentrés au pays.

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