Le lundi 13 juin, une vidéo de l'attaque à la disqueuse d'un poteau a commencé à circuler. Cet aménagement urbain du quartier Wilson, à Reims (Marne), était équipé d'une caméra de vidéo-surveillance, qui devra être remplacée.
Un mât supportant une caméra de vidéo-surveillance a été attaqué à la disqueuse dans un des quartiers périphériques de Reims (Marne). Ce n'est pas la première fois que ça arrive (et que ça sert d'inspiration ailleurs). Le mât en question avait d'ailleurs été installé il y a quelques mois pour en remplacer un premier sectionné en mai 2021 dont la base est toujours visible sur le boulevard.
Les faits se sont déroulés dans la soirée du lundi 13 juin 2022. Deux individus circulant à scooter ont utilisé une disqueuse pour s'attaquer à la base du poteau, produisant une gerbe d'étincelles et un bruit sourd interpellant la population vivant sur place.
Le mât supportant la caméra de vidéo-surveillance n'est pas tombé, et a été laissé en l'état par les deux individus qui se sont enfuis en scooter vers la place Mozart. Il se situe sur le boulevard du Président Wilson, côté mur du stade, en face de la pharmacie Wilson et en diagonale de la boucherie Marhaba (voir sur la carte ci-dessous).
Les équipes techniques municipales sont intervenues plus tard afin de "finir le travail", et procéder à la dépose du poteau. Une nécessité : il aurait pu choir sur la tête d'un passant ou d'une passante.
Une vidéo, tournée par quelqu'un vivant dans le quartier, a commencé à circuler. Elle a été relayée par le journal L'Union, qui a fait état de ce vandalisme.
La mairie droite dans ses bottes
Une plainte a rapidement été déposée par l'autorité municipale. Une enquête policière va suivre pour identifier les deux vandales, qui ont apparemment été filmés à plusieurs reprises depuis différents endroits. Le parquet a confirmé l'enquête, sans faire plus de commentaire.
Avec l'espoir d'avoir plus de succès qu'en 2021. Aucune personne n'avait pu être attrapée, suscitant un sentiment d'impunité. En attendant, ce fait divers est récupéré par l'extrême-droite sur les réseaux sociaux (voir le tweet ci-dessous d'Anne-Sophie Frigout, qui attaque l'union de la gauche à laquelle elle est opposée, pour le second tour des législatives dans la deuxième circonscription marnaise).
Xavier Albertini, l'adjoint (Horizons, majorité présidentielle) au maire de Reims en charge de la sécurité, compte voir cet aménagement rapidement réinstallé. Il l'appelle de ses voeux auprès de France 3 Champagne-Ardenne. "Je réagis de la même façon que la première fois. Je constate que si l'on souhaite détruire, dégrader, voire faire tomber un poteau, c'est qu'il doit être bien placé."
"En l'occurrence, il doit gêner un certain nombre de trafics. Ça démontre l'intérêt de la présence de ces éléments-là." Il espère une sanction une fois les voyous attrapés. "Je le dis et le répète : ce n'est pas parce que vous faites tomber un poteau que ça remet en cause notre volonté profonde de travailler sur les trafics de drogue. C'est très clair."
Cet acte est une preuve que les caméras fonctionnent, pour cet élu local également candidat aux législatives. "Évidemment, c'est la contrepartie de la réussite des équipes de la police nationale et municipale, qui font des enquêtes et font tomber un certain nombre de trafics. Ils se reconstituent ailleurs : c'est inhérent."
C'est la contrepartie de la réussite des équipes de la police nationale et municipale, qui font des enquêtes et font tomber un certain nombre de trafics.
Xavier Albertini, adjoint au maire de Reims en charge de la sécurité
"Cela démontre que ce n'est pas en cassant le thermomètre qu'on fera disparaître la fièvre. Néanmoins, on sait que si nos caméras sont parfois attaquées - ce n'est pas systématique - c'est qu'a priori, elles voient des choses qu'elles ne devraient pas voir. Ça accentue donc l'action de la police et de la justice sur ce secteur-là."
Remplacement à venir
Le poteau devrait vite être de retour (contrairement à celui qui a disparu en 2021). "Il va être remonté, sécurisé. Ça va dépendre, c'est un marché, il faut recommander la caméra. Ce sera quelques semaines au grand maximum. Les devis sont en cours, mais l'installation d'une caméra, c'est environ 7.500 euros. Évidemment, ça coûte de l'argent, mais je pense c'est bien investi : il est hors de question qu'on baisse les bras et qu'ils fassent plier la collectivité."
En 2020, un portrait publié par Le Monde indiquait que le maire (Horizons, autrefois LR) Arnaud Robinet affectionnait les caméras. Depuis son élection en 2014, il avait fait passer le nombre d'engins de vidéo-surveillance (l'édile préfère le terme plus orienté de "vidéo-protection") de 36 à 220. La sécurité est d'ailleurs l'une de ses principales marottes.