Vol de carburants : tendance en hausse, "600 litres sont dérobés chaque jour dans la Marne"

Avec la hausse du prix des carburants, les gendarmes de la Marne constatent en mars 2022, un doublement des volumes d'essence volés. Ils appellent à la vigilance.

Dans la Marne, en cette mi-mars 2022, le volume moyen de carburants volés est supérieur à 600 litres par jour. Du jamais vu, selon le Général Bruno Louvet, commandant du groupement de gendarmerie départemental. "Un préjudice économique important. En février, on était à un volume inférieur à 400 litres, on est donc sur une tendance haussière, très nette". Le siphonnage est de retour, et il n'a pas de frontières. 

Avec un gazole à plus de deux euros, le phénomène s’amplifie. Même s'il n’est pas nouveau dans la Marne. "On est dans une région (Marne) où c’est régulier. Depuis le début de l'année 2022, on a entre 10 et 15 faits de vols par mois. Depuis dix jours, on note une accélération des vols de carburants. On y est vigilant. On va mettre en place des actions. Sur ces dix jours, on peut parler de doublement des vols, pour des volumes de litres qui sont en hausse sensibles". 

Cela se passe en général la nuit. Deux cibles sont privilégiées : les réservoirs des poids lourds la nuit, des chauffeurs qui font leur pause, "il peut y avoir 400 ou 600 litres d'essence, avec donc de gros préjudices, précise le gendarme. Dans la Marne, les vols ont lieu sur les aires d’autoroutes et le long de la RN4, avec un trafic de poids lourds important". Les routiers sont des victimes régulières. 

Carte : les vols sont nombreux sur la RN4 dans la Marne

Vol de nuit dans les fermes et les chantiers

Autres cibles, les sociétés, les chantiers et les exploitations agricoles. Les vols ont lieu dans les cuves de ravitaillement ou dans les engins, et les réserves des exploitations agricoles. "Cette deuxième catégorie, est celle où le vol est le plus important", selon les autorités. 

Les plaintes sont plus nombreuses, et les données sont là. "Il y a un flux continu, on fait de la prévention, avec les associations agricoles, poursuit le général de gendarmerie, on a aussi été amené à réorienter nos services de surveillance et d’alerter nos partenaires, les professionnels, pour recommander la plus grande vigilance. Il faut verrouiller les lieux où on stocke le carburant, mais aussi rappeler aux conducteurs d’autocar, de stationner dans un lieu fermé, pas isolé et éclairé. Des mesures simples pour compliquer la tâche des voleurs". 

Quant aux méthodes, elles divergent. Le vol de carburant a lieu parfois en siphonnant de réservoirs, avec un bidon, "à la sauvage quitte à crever le réservoir, et d’autres en équipe professionnelle, avec des réservoirs souples dans des véhicules avec une pompe, en quelques minutes. D’où l’importance de stationner dans des lieux sûrs. Il est compliqué de lutter contre les professionnels, d’où l’importance de prévenir. Cela nous oblige à du flagrant délit. Si des chauffeurs ont le sentiment que leur propriété est observé il faut faire le 17, pour faciliter la venue des gendarmes. Ne pas attendre le lendemain".

Vigilance accrue la nuit

Certains vols ont lieu pour de la consommation personnelle. Mais les gendarmes n'excluent pas qu’il y ait des réseaux de redistribution parallèle, en lien avec l’augmentation du prix des carburants. "Le facteur prix a un impact. Les malfaiteurs sont des gens rationnels, ils font un rapport risque-intérêt, ils estiment que c’est un domaine dans lequel ils vont travailler plus. A nous de les mettre en échec", résume l'officier. 

La prévention est le maître-mot. Des messages ont été rappelés la semaine dernière. Le travail des forces de l'ordre aura lieu dans la durée. "On a développé les réunions, on fait le tour des exploitations agricoles pour les conseiller. On rappelle ces mesures, mais on ne peut pas toujours faire plus, on réoriente sur les créneaux nocturnes. Et nos équipes sont plus vigilantes sur ce phénomène". 

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