Alors que les Français attendent la parole d'Emmanuel Macron en vue d'un éventuel 3ème reconfinement, la campagne de vaccination se poursuit bon gré, mal gré avec des retards de livraisons. Cela complique l'action des préfets, comme dans la Marne. Explications.
Le gouvernement français maintient le délai initialement prévu entre les deux doses de vaccins, sans les espacer. Le délai est toujours de 21 à 28 jours, contrairement à l'avis de la Haute Autorité de santé qui avait émis un avis favorable pour un délai allant jusqu'à 6 semaines. "La question était bonne et légitime, mais la sécurité prime", avait répondu le ministre de la santé, le 26 janvier dernier lors d'une conférence de presse.
3.730 la semaine prochaine, 918 pour la deuxième injection
Dans la Marne, la deuxième dose du vaccin a commencé à être admnistrée contre le coronavirus. 112 personnes ont pu en bénéficier. "Elles sont maintenant vaccinées, et cela prend effet deux à trois semaines plus tard", explique Thierry Alibert, le délégué départemental de l'agence régionale de santé dans la Marne. Le rythme va s'accélérer la semaine prochaine. "Le 1er février, nous recevrons dans la Marne, 3.730 doses de vaccins et 918 serviront pour la deuxième injection essentiellement dans les ehpad" précise-t-il. Les premiers vaccinés ont reçu la première dose au début du mois de janvier. Sont concernés les personnes de plus de 75 ans, mais aussi les soignants. A ce jour, un peu plus de 10.000 personnes ont reçu la première dose dans le département.
Nous avons tenu notre engagement. On avait annoncé 10.000 personnes qui pourraient recevoir la première injection pour la fin du mois de janvier. Nous serons même au-dessus.
Mais la situation est compliquée à gérer. Les autorités locales ne s'en cachent pas. Les retards de livraison ont quelque peu chamboulé les plans. "Il y a un décalage entre les annonces et les livraisons", admet le préfet. "Les contraintes sont très fortes. Il y a de la pression, nous travaillons à la semaine. Nous priorisons les publics cibles et à vrai dire, nous ajustons quasiment en temps réel. Par exemple, les lots que devait livrer Moderna ne sont pas encore arrivés." 2.400 doses du vaccin Moderna était attendue pour le 25 janvier dans la Marne, elles seront finalement livrées le 1er février. Si tout va bien.
La priorité va donc être donnée aux secondes injections, pour les personnes qui ont déjà reçu la première dose depuis le début de la campagne nationale de vaccination, pour "garantir l’administration de la seconde injection pour toutes les personnes ayant déjà reçu la première dose en janvier", indique l'ARS.
Des reports de vaccination
En raison de difficultés d'approvisionnement du vaccin contre le Covid-19, l'ARS a annoncé, ce jeudi 28 janvier, que certains rendez-vous pour une première injection prévus jusqu'au 2 février seront reportés. La priorité est donnée à ceux qui ont déjà reçu une dose.
Ainsi sur Reims, ce sont 800 reports, 200 à Vitry-le-François, pas de reports à Epernay, ni à Châlons-en-Champagne. "Les équilibres ne sont pas les mêmes entre les villes", explique Thierry Alibert de l'ARS, "parce qu'il n'y avait pas autant de personnels de santé pour faire les injections, du coup cela a été réparti différemment." A Sainte-Menehould ou encore à Sézanne, les centres de vaccination n'ont pas pu encore ouvrir, faute de doses. "On espère les ouvrir prochainement" ajoute le préfet, Pierre N'Gahane.
Pour le moment, ce n'est pas la peine de prendre des rendez-vous. Pas avant la mi-février. "Il y a encore trop d'incertitudes"
Une situation qui se dégrade fortement
"Les chiffres sont inquiétants" selon le préfet de la Marne. "Tous les indicateurs se dégradent, aussi bien les taux d'incidence que les places en réanimation, les hospitlalisations et même les décès. Ces derniers jours, on déplore en moyenne 5 morts au quotidien."
Autre indicateur qui inquiète les autorités : les places dans les hôpitaux. Selon Thierry Alibert, le représentant de l'ARS dans la Marne, "on commence à saturer à l'hôpital de Châlons-en-Champagne, il n'y a plus assez de lits aussi bien pour les malades Covid que les non-Covid. A Reims, cela se complique aussi. Les établissements sont solidaires entre-eux. Pour desserrer la pression hospitalière, on effectue déjà des transferts dans les hôpitaux de Charleville-Mézières et Verdun."