Après l'organisation d'un premier barrage filtrant ce lundi 16 décembre au nord de Vitry-le -François, les salariés du transport par route devraient rejoindre les manifestants mardi pour dénoncer leurs conditions de travail et défendre eux aussi leurs retraites.
Circulation difficile ce lundi 16 décembre au nord de Vitry-le-François. Dès 8 h, ils étaient une vingtaine de conducteurs de bus, routiers ou convoyeurs de fonds à mettre en place ce premier barrage filtrant au niveau du rond-point de la nationale 44. L'axe n'a pas été choisi au hasard, c'est un point de passage stratégique entre Paris et Strasbourg. Une circulation au compte-goutte qui a entraîné plusieurs kilomètres de ralentissement, plus qu'un réel blocage. "On n'empêche pas les conducteurs de passer". explique Pascal Quiroga secrétaire général adjoint de l'UFR-CFDT. "On veut les sensibiliser aux difficultés de notre profession. "
Un mouvement national
Une action coup de poing unique en Champagne-Ardenne qui répond à une plainte nationale. Qu'ils soient ambulanciers, convoyeurs de fonds, conducteur du déménagement, routiers, les salariés du secteur des transports par route dénoncent une convention collective qui ne prend pas en compte leurs particularismes et s'inquiètent pour leurs retraites."En tant que convoyeur de fonds, après 20 ans de service je peux prendre mon congé de fin d'activité à 57 ans et patienter jusqu'à 62 ans, poursuit Pascal Quiroga secrétaire général adjoint de l'UFR-CFDT. Mais avec la réforme on ne sait pas si on va conserver cet acquis. Nous avons obtenu un 13ème mois, mais on devrait tous l'avoir, quel que soit notre métier ou notre entreprise. On veut un 13ème mois pour tous. Sans exception. Nous les convoyeurs nous n'avons pas été augmentés depuis 5 ans! Et même si on bénéficie d'un 13ème mois, la rémunération n'est pas à la hauteur de la dangerosité de ce métier" grogne-t-il.
Car derrière une convention collective unique, celle du secteur des transports par route, se cache une variété de statuts et de particularités. Dans les tracts qu'ils distribuent au rond-point les militants dénoncent "des ambulanciers pour qui la rémunération n'est pas à la hauteur de ce qu'elle devrait être et pour qui les conditions de travail sont difficiles; ou encore un recours à "des temps partiels de 500h qui ne permettent pas l'ouverture des droits à la protection sociale".
Pénurie de main d'oeuvre
"Le patronat se plaint d'avoir 50.000 postes disponibles, mais quel attrait peut avoir ce métier de conducteur avec des salaires aussi bas. Par exemple dans les messageries, ils sont payés au niveau du SMIC" continue Pascal Quiroga. Du coup, comme les entreprises n'ont pas les effectifs pour pourvoir à cette charge de travail, la charge de travail, se reporte sur les autres! Les conditions de travail se détériorent partout et la pénibilité s'accrue.""Dans le transport de voyageurs ils nous manquent déjà près de 3.000 à 4.000 chauffeurs", tonne Thomas Charlier, chauffeur d'autobus." Il faut qu'on se mobilise pour nos retraites, on ne connait même pas le taux du point ! On nous ponctionne déjà beaucoup ! Parfois, la nuit, au lieu d'être payé à 100%, on est payé qu'à 50% alors qu'on est avec nos clients dans le car. On est souvent sur la route, notre vie privée en pâtit. On ne voit pas grandir nos petits-enfants. Les ministres, sénateurs ou maire, eux, ils n'ont pas à s'inquiéter pour leurs retraites. Ils en auront une! On est là aujourd'hui, on sera là demain, car on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé dans 15 ans.
Mardi 17 décembre, les salariés du secteur des transports de la route iront gonfler les rangs des manifestants partout en France.