PORTRAIT. Lola Cotton, en finale du concours national du meilleur croissant : "La beauté des pâtisseries m'a donné envie"

Lola Cotton vient de remporter le deuxième prix du concours régional du meilleur croissant. Élève au centre de formation des apprentis de Bar-le-Duc (Meuse), la Vitryate représentera le Grand Est lors de la finale nationale. À moins d'un mois de l'échéance, elle et ses proches se confient.

Pas de répit pour Lola Cotton. La Vitryate de 19 ans vient de remporter le deuxième prix du concours régional du meilleur croissant, hier à Épinal. Une place de choix qui permettra à cette étudiante au CFA Européen Louis-Prioux à laquelle elle va représenter le Grand Est lors du concours national, en Normandie, en mai prochain.

Pas de quoi effrayer la jeune femme, qui travaille en parallèle de ses études à la boulangerie Schneider, à Loisy-sur-Marne (Marne). Car Lola a confiance en sa technique et en sa recette, qui ont séduit le jury. "Dans la pâte, on a essayé une technique en incorporant du lait", commente-t-elle.

Une belle victoire qui est le fruit d'un dosage bien précis d'ingrédients, mais aussi celui d'un travail assidu et d'un tempérament acharné. "Pour s'entraîner avant le concours, elle venait pendant ses jours de repos, parfois même après son travail. Elle est impliquée, elle vient régulièrement. Elle est une élève très sérieuse", commente Xavier Groen, son enseignant en boulangerie.

Une élève "teigneuse, très régulière dans son travail" et qui "écoute bien toutes les consignes. Parfois, je la vois au fond de la classe, grimacer, lorsqu'elle n'est pas satisfaite de son travail", sourit M. Groen.

"Au début, je ne savais pas quoi faire"

Pourtant, rien ne prédestinait Lola à la boulangerie. Son histoire d'amour avec la discipline n'est pas née d'une passion étant petite, d'une vocation ou d'un rêve qu'elle aurait réalisé. Le "déclic", comme elle aime à le rappeler, est venu plus tard. "Elle a eu son brevet des collèges avec mention. Ses professeurs ont souhaité qu'elle se dirige vers une classe de seconde générale", raconte sa mère Hélène. Mais très vite, Lola se lasse des bancs du lycée. "Rester assise pendant huit heures d'affilée, non merci !"

La jeune femme n'a pas tergiversé avant de prendre la décision d'arrêter le lycée. "Je voulais trouver un métier. Mais au début, je ne savais pas quoi faire. Mon père était boulanger, donc je connaissais un peu ce métier", se rappelle-t-elle.

Peu à peu, Lola commence à s'intéresser de près aux émissions culinaires à la télévision. "La beauté des pâtisseries m'a donné envie. Je voulais faire la même chose."

Cet attrait pour l'esthétique des pâtisseries, Lola l'a mis en pratique lors du concours. "Ce qui me plaît, c'est de savoir que je travaille une matière vivante. On part d'une pâte qui ne ressemble à rien et on arrive à un beau pain ou à un beau croissant. Je trouve cela très satisfaisant."  Et son enseignant, Xavier Groen, ne peut que confirmer : "Ses croissants étaient bien réguliers, bien feuilletés et bien cuits, avec un volume correct. Les autres concurrents avaient des croissants irréguliers et courbés, mais pas elle", lance-t-il.

"Je commencerai un brevet professionnel"

Désormais, la jeune femme prépare la finale nationale, à Ifs, près de Caen, en Normandie, les 9 et 10 mai. Lola affrontera 21 autres candidats, mais elle pourra compter sur le soutien sans faille de ses parents. "On la motive, on lui dit qu'on est fiers, qu'elle fait du bon travail. Ce n'est pas grave, si elle se loupe", relate sa mère, une pointe de fierté dans la voix.

À un peu plus d'un mois de la compétition, il s'agit désormais de se préparer au maximum. Cette fois, en plus des 12 croissants traditionnels, les candidats devront présenter 12 croissants revisités. "On va en reparler quand je reviendrai de vacances, mais on s'envoie déjà des messages", commente Xavier Groen, son enseignant. "La semaine prochaine, on va déjà voir un petit peu ce qu'on pourra proposer." Il serait question d'une couque garnie, c'est-à-dire une sorte de croissant fourré. "J'ai déjà quelques idées, mais il faut qu'elle ait un coup de cœur sur la forme et sur le goût, qu'elle fasse quelque chose qui lui plaise."

Quel que soit le résultat du concours, Lola poursuivra son parcours en boulangerie. "Lorsque j'aurai fini mon CAP, je commencerai un brevet professionnel". Les clients de la boulangerie Schneider n'ont pas fini d'entendre parler des croissants de Lola... et de les savourer.