Les "voitures de collection" font partie des dérogations de circulation, dans les "zones à faible émission". Ces espaces existent dans 11 métropoles de France, dont Reims, dans la Marne. Circuler avec son ancien véhicule préféré reste possible, sous conditions.
Imaginez que vous avez une Citroën 2CV, votre Renault 4L ou une Peugeot 203, qui dort dans votre garage. Vous voulez faire un tour avec. Problème : vous habitez dans une ville où existent des "zones à faible émission" (ZFE). C’est le cas par exemple à Paris, à Lyon (Rhône) et à Marseille (Bouches-du-Rhône). Même chose, plus près de nous, à Reims (Marne).
Ces zones vont devenir obligatoires, d’ici 2025, dans les "43 agglomérations de plus de 150 000 habitants". L’objectif est entre autre de lutter contre les 40 000 décès annuels imputés à la pollution aux particules fines, comme le précise Santé Publique France. Des dérogations de circulation existent tout de même, comme pour les véhicules prioritaires ou encore les transports en commun.
Une autre disposition concerne les "voitures de collection". Il existe une procédure pour faire reconnaître son véhicule âgé d'au moins 30 ans, en ce sens. Certains collectionneurs ont fait ce choix : on vous explique comment faire.
Des démarches compliquées pour certains
Dominique Pagneux est expert automobile pour les ventes aux enchères de "voitures de collection". Le parc qu'il gère intègre "une dizaine de véhicules, dont quatre des années 50, mais aussi d'autres des années 60 et 70". Pour lui, il est essentiel d'accomplir cette procédure : "Elle est quasi-automatique pour ces voitures, dès qu'elles ont 30 ans, si on veut circuler dans ces zones", explique-t-il.
Basé en Normandie, il s'est rendu plusieurs fois à Reims. Le spécialiste a fait le voyage notamment à bord de l'un de ces véhicules. Une mesure auquel il doit se plier, mais il en déplore toutefois les innombrables règles existantes.
"Selon les villes, ce n'est pas le même réglement. Cela aurait été plus simple s'il y avait un réglement national, mais cela a été délégué aux municipalités. Certaines villes régulent en fonction des horaires, d'autres par les véhicules, ou encore par les dates", ajoute cet expert en "voitures de collection".
Deux procédures différentes
Pour obtenir une carte grise "voiture de collection", il est possible de faire les démarches sur internet ou auprès d'un professionnel agréé. "Il n'est plus possible d'aller en préfecture, depuis novembre 2017", nous précise le Mobilité Club France. En ligne, il faut se rendre sur le site de l'Agence nationale des titres sécurisés (ANTS). Si vous vous rendez chez un professionnel, attention à bien préciser que vous souhaitez l'inscription de la mention "voiture de collection" sur le certificat d'immatriculation.
Il faut ensuite distinguer deux cas : si vous êtes propriétaire de la voiture ou si vous venez de racheter une pièce de collection. Pour les propriétaires, la carte grise coûte "13,76 euros", selon le Mobilité Club France. Soit une taxe fixe et les coûts d'acheminement. Pour un achat, il faut en revanche acquitter "une taxe régionale variable selon les cas et votre domicile", en plus des taxes de gestion et d'acheminement.
Outre les documents demandés, il sera nécessaire dans les deux situations de demander une "attestation de datation et de caractéristiques". "Le constructeur de la marque ou son représentant en France" peuvent l'établir, d'après le club automobile. Sinon, rendez-vous sur le site de la Fédération française des véhicules d'époque.
Cette fédération délivre ce document pour "60 euros". Le coût peut être "variable" chez les constructeurs, complète l'association. Précisons que si la voiture vient d'un pays de l'Union Européenne, il faut demander en plus un "quitus fiscal". Il peut être demandé auprès du Trésor Public de votre lieu de domicile.
Il ne vous restera alors plus qu'à vous armer de patience. Qu'il s'agisse du délai pour l'attestation de datation ("plusieurs semaines", aux dires du club) ou de l'envoi du certificat d'immatriculation. Pour ce dernier, Mobilité Club France rappelle que la loi "ne prévoit aucun délai fixe sur ce point".