Un homme a ouvert le feu en plein centre ville de Villerupt (Meurthe-et-Moselle), samedi 13 mai blessant cinq personnes, avant de prendre la fuite. Pierrick Spizak, maire de Villerupt, petite ville proche de la frontière, organise mardi 30 mai une réunion publique.
Pierrick Spizak, maire de Villerupt, espère obtenir plus d'effectifs de police. Mais depuis la fusillade du samedi 13 mai, il ne se sent pas entendu au sommet de l'Etat, comme il le dit. Il pointe le trafic de drogue, la prostitution, qui se sont installés dans sa ville et qui génèrent de l'insécurité. Une réunion publique est organisée, entre les élus et les forces de l'ordre, mardi 30 mai 2023.
A quelques heures de cette rencontre, Pierrick Spizak répond aux questions de France 3 Lorraine.
Monsieur le maire, vous avez invité les élus et parlementaires ainsi que les syndicats de police, le commissaire de police et les pompiers. Quelle est la situation aujourd'hui dans votre ville ?
Il faut apporter des réponses aux problèmes de sécurité car on n’a pas que les points de deal. On a également la prostitution, les marchands de sommeil et la réunion de ce soir c’est pour redire à la population que l’on est là, pour leur sécurité, et ça on ne peut pas me le reprocher, même si aujourd’hui on est démuni.
Vous avez dit : "Il est grand temps que l’État prenne ses responsabilités et apporte des réponses concrètes". Il n'est pas trop tard ?
Aujourd’hui, les jeunes policiers restent un an ou deux, puis ils partent à Verdun, à Thionville où à Metz. En 2020, à la sortie du Covid, on avait alerté le ministère de l’intérieur. La vraie question c’est pourquoi les jeunes policiers ne restent pas ici plus longtemps ? On propose par exemple pour fidéliser les jeunes policiers, une prime de 10.000 € sur dix ans, une augmentation de l’indemnité de résidence, et puis la création d’une filière par exemple celle de la BAC (la brigade anti criminalité).
Depuis quand ce trafic s'est-il installé ?
Il est là depuis des années. Aujourd’hui on subit les conséquences du manque de moyen de la police. La fusillade aurait bien sûr pu être évitée. La ville de Villerupt est peut-être un peu moins attractive. Mais il ne faut pas oublier que l’on est une circonscription de 65.000 habitants et à chaque fois on ne compte pas la frontière, le Luxembourg et la Belgique. Ce qui manque c’est une coopération efficace. Le trafiquant, lui, il navigue entre Villerupt, le Luxembourg et la Belgique.
Aujourd’hui on subit les conséquences du manque de moyen de la police. La fusillade aurait bien sûr pu être évitée.
Pierrick Spizak, maire de Villerupt
Selon vous pourquoi vos demandes sont restées sans réponse malgré vos nombreuses alertes sur le manque d’effectifs de police dans la circonscription ?
Nous avons rendez-vous au ministère de l’intérieur à Paris le lundi 5 juin avec le cabinet du ministre Gérald Darmanin. Avec cette question : Comment l’État peut intervenir ? En sachant qu’il doit tenir les engagements qu’il avait proposés il y a trois ans. A partir de 2024, l’effectif doit être de 104 policiers. Or pour l’heure, il n’y a que 78 agents de police. Globalement il nous manque 30 policiers.
L’auteur présumé de la fusillade du samedi 13 mai a été mis en examen et écroué. Une information judiciaire pour, entre autres, tentatives d’assassinats a été ouverte.