Pour alléger les démarches administratives et éviter une contrainte financière à leurs proches ou tout simplement pour avoir des funérailles qui leur ressemblent, de plus en plus de personnes décident d’anticiper leurs obsèques.
Pour Loïc Philippe, “la mort fait partie de la vie”. Comme chaque jour, le cogérant des pompes funèbres Philippe-Voinot à Écrouves (Meurthe-et-Moselle) est aux petits soins pour accompagner ceux qui restent et soulager leur deuil. Mais depuis quelques années, ce professionnel constate une évolution du profil de sa clientèle. La demande d’obsèques anticipées a augmenté de 50% dans son entreprise en une décennie.
Après le décès de ma mère, j’ai décidé de souscrire moi-même à un contrat obsèques, à 35 euros par mois.
Pascale Demange, 58 ans, a déjà prévu ses obsèques
Pascale Demange fait partie de ces Français très “prévoyants”. Modèle de cercueil, musiques et textes à lire le jour J, cette Lorraine de 58 ans a déjà tout prévu. “J’ai dû organiser les obsèques de ma maman et ça a été un peu compliqué, nous étions tous un peu perdus dans la famille. Après le décès de ma mère, j’ai décidé de souscrire moi-même à un contrat obsèques, à 35 euros par mois. J’ai trois enfants, je ne veux pas qu’ils aient tout à organiser et à payer pour mon enterrement. C’est pour les protéger, un décès, c'est déjà assez difficile émotionnellement quand ça survient, au moins tout est prêt pour la cérémonie”, explique la cinquantenaire.
Certains de nos clients n’ont qu’une trentaine d’années, parler de la mort ne fait pas mourir plus tôt.
Sarah Delmotte, conseillère funéraire
Sarah Delmotte est employée funéraire depuis cinq ans. Chaque jour, la jeune femme reçoit des appels de personnes qui souhaitent prévoir leurs obsèques bien avant leur décès. Pour elle, rien de plus normal, la mort ne doit plus être un sujet tabou : “Certains de nos clients n’ont qu’une trentaine d’années, parler de la mort ne fait pas mourir plus tôt. Le fait de prévoir ses obsèques à l’avance présente de nombreux avantages économiques, avec des paiements échelonnés, et facilite les démarches pour vos proches”.
Avec l’inflation, les Français essayent sûrement de prévoir leurs obsèques en avance pour ne pas être un poids financier pour leurs enfants.
Valentin Voinot, marbrier
Certains vont même jusqu’à faire construire leur monument funéraire de leur vivant. À quelques kilomètres de là, dans le cimetière de Toul (Meurthe-et-Moselle), une société de marbrerie locale achève l’assemblage d’un caveau familial. Sur cet édifice, ni nom ni date de décès, on ne lit aucune inscription. La personne qui a commandé sa construction est toujours de ce monde et en pleine forme. “Un monument funéraire peut coûter plusieurs milliers d’euros. Avec l’inflation, les Français essayent sûrement de prévoir leurs obsèques en avance pour ne pas être un poids financier pour leurs enfants”, analyse Valentin Voinot, marbrier de 27 ans.
Aujourd’hui, selon des chiffres avancés par les assureurs, près de 40% des Français anticipent leurs obsèques.