À quoi pourrait ressembler la forêt dans le Grand Est à la fin du 21e siècle ? Pour Alexis Steiner, chercheur, la réponse se trouve peut-être en Occitanie. D'où cette idée de rejoindre Montauban depuis Nancy et étudier tout au long du parcours les impacts du changement climatique.
Ce 1er avril 2024, Alexis Steiner a pris le départ d'un long périple qui va le mener à Montauban dans le Tarn-et-Garonne. Une traversée de Nancy (Meurthe-et-Moselle) vers sud est de la France sur un vélo. Ce chercheur fait partie d'un collectif de scientifiques qui étudient l'impact du changement climatique sur nos forêts, avec un exemple concret, celui de la forêt de Haye, dans l'agglomération nancéienne.
A quoi pourrait ressembler la forêt à la fin du 21e siècle ? Et bien, elle ne va pas ressembler à ce qu'on connaît actuellement
Alexis Steiner, chercheur
"Le déclic, c'est que le grand public, le promeneur ou le randonneur qui parcourt la forêt a du mal à se rendre compte des changements climatiques qui opèrent sur les arbres comme le dessèchement ou l'attaque de parasites" explique le responsable opérationnel Forest'InnLab (AgroParisTech, INRAE, Université de Lorraine), "on s'est donc posé la question suivante : à quoi pourrait ressembler la forêt à la fin du 21e siècle ? Et bien, elle ne va pas ressembler à ce qu'on connaît actuellement. Ici, autour de moi, il y a la forêt de Haye, composée principalement de chênes et des hêtres. En 2100, a priori, les hêtres seront remplacés par d'autres essences. Avec des collègues scientifiques, on a fait tourner des modèles climatiques en s'appuyant sur les données du GIEC et à la fin du siècle, cette forêt du Grand Est pourrait ressembler une forêt à proximité de Montauban en Occitanie".
Dix jours sur un vélo
Cette aventure climatique va durer dix jours "à raison d'un peu plus 100 km par jour". Sur chaque étape, Alexis a prévu de rencontrer des professionnels qui vivent ces changements au quotidien et qui essayent de trouver des solutions : "je vais aller discuter avec des forestiers, des gestionnaires publics comme l'ONF, des gestionnaires privés mais aussi des petits propriétaires comme celui que je vais rencontrer à la fin de cette première journée près de Joinville en Haute-Marne. Je vais les interviewer pour qu'ils m'expliquent comment ils vivent le changement climatique et quelles sont les adaptations qu'ils essaient de mettre en place pour que la forêt soit résiliente".
À l’issue de ce périple, Alexis souhaite réaliser un petit court-métrage "pour le projeter auprès de publics comme des collégiens ou des lycéens, le jeune public. L'objectif, c'est d'en discuter et d'en débattre".