Quatre adolescents ont été jugés pour des faits de harcèlement et ont été relaxés par la Cour d'appel de Nancy lundi 6 novembre. En première instance, ils avaient été reconnus coupables de harcèlement sur le jeune Lucas, 13 ans. Il s'était suicidé au début de l'année dans les Vosges.
La Cour d'appel de Nancy (Meurthe-et-Moselle), lundi 6 novembre 2023, a relaxé quatre adolescents, deux garçons et deux filles, accusés de faits de harcèlement sur le jeune Lucas. "Les quatre mineurs ont été relaxés", ont indiqué à l'AFP les avocats Emmanuelle Larrière et Sébastien Bonnet.
Le tribunal pour enfants d'Épinal (Vosges) avait reconnu au mois de juin dernier les quatre adolescents coupables de harcèlement sur le jeune Lucas, sans retenir néanmoins le lien de causalité entre ces faits et le suicide de l'adolescent. "Soulagement et satisfaction. Je salue la décision de la chambre spéciale de la Cour des mineurs de Nancy, qui fait à mon sens une juste application du droit", dit Béatrice Founès, à France 3 Lorraine. Elle est l'avocate de l'un des quatre mineurs mis en cause dans cette affaire.Un débat juridique
Dans sa décision, le tribunal a relevé le caractère "odieux" des propos qui avaient été tenus entre le 1ᵉʳ septembre 2022 et début octobre 2022. Elle précise "l'absence d'effet démontré" de ces propos "sur la santé mentale de Lucas". Elle pointe l'absence de "lien de causalité" avec le suicide du collégien. "Il y a bien sûr un drame et la mort de ce jeune adolescent que l’on n’oublie pas. Une enquête a été diligentée, c’est la moindre des choses. Il y a eu un vrai emballement, qui a mis une forte pression sur ces quatre jeunes, en espérant que désormais, ils pourront avancer sereinement", explique Béatrice Founès.
Une enquête a été diligentée, c’est la moindre des choses. Il y a eu un vrai emballement, qui a mis une forte pression sur ces quatre jeunes, en espérant que désormais ils pourront avancer sereinement.
Béatrice Founès, avocate de l'un des quatre mineurs mis en cause
Le samedi 7 janvier, la mort de Lucas, un adolescent âgé de 13 ans, élève d'un collège de Golbey dans les Vosges, avait suscité un émoi national. Il s'est suicidé après avoir écrit un mot exprimant sa volonté de mettre fin à ses jours. Les proches de l'adolescent avaient dénoncé des faits de harcèlement, révélant les moqueries et insultes à caractère homophobe dont il s'était dit victime de la part d'autres élèves de son établissement.