Avec les pluies incessantes et les maladies, 2024 est une mauvaise année pour les moissons. Les volumes et la qualité des récoltes ne sont pas au rendez-vous, explique le président de la chambre d'agriculture de Meurthe-et-Moselle.
Les moissons en cours dans le département de la Meurthe-et-Moselle s'achèveront vers le 10 août. Il est déjà possible de tirer un premier bilan. Cette année 2024 ressemble à 2016. C'est un mauvais cru selon Laurent Rouyer, le président de la chambre d'agriculture de Meurthe-et-Moselle, interviewé lundi 5 août à Nancy.
Comme partout en France, le rendement des céréales est inférieur de 30 % : "ce sont des moissons très hétérogènes avec des écarts type au niveau des rendements de 1 à 2,5 majoritairement dus aux conditions climatiques. Il y a eu beaucoup d'eau en automne. Cela a impacté à la fois l'implantation et le développement des cultures. Ensuite, les conditions hivernales et printanières avec beaucoup d'eau ont noyé les parcelles et asphyxié les plantations".
Volumes et qualité en baisse
Pour ne rien arranger, le désherbage difficile et l'humidité permanente ont aussi favorisé le développement des maladies fongiques : "c'est un peu la double peine ! Avec les maladies de la feuille, le remplissage des grains n'a pas compensé le manque de pieds. La situation est très hétérogène en fonction des secteurs : les rendements les plus bas sont de l'ordre de 30 quintaux à l'hectare et les meilleurs entre 60 et 70 quintaux."
On est obligé de trier les grains afin de sélectionner les meilleurs pour faire de la farine.
Laurent Rouyer, président de la chambre d'agriculture de Meurthe-et-Moselle
Des rendements inférieurs à la moyenne et une qualité des céréales pas au rendez-vous vont obliger les coopératives à trier les grains. C'est le cas pour le blé : "on est obligé de trier les grains afin de sélectionner les meilleurs pour faire de la farine. C'est une façon d'optimiser les récoltes pour éviter que tous les volumes ne soient pas déclassés. C'est indispensable pour alimenter la partie meunière". L'année 2024 est aussi très compliquée pour les récoltes d'ensilage et de fenaison. Pour certains, la saison n'est même pas finie parce qu'ils n'arrivent pas toujours pas à rentrer dans les parcelles".
Dispositifs d'aides exceptionnelles
Une fois les moissons et fenaisons terminées, les agriculteurs vont aussi devoir faire face à un surcoût carburant. Les passages sur les sols détrempés ont tassé les terres. Il va falloir à nouveau les aérer mécaniquement pour préparer les prochaines récoltes. Le gouvernement a annoncé le 29 juillet 2024 son intention d'activer les dispositifs d'aides exceptionnels.
En attendant le bilan définitif en septembre avec les organismes stockeurs et les banques, cette dernière semaine s'annonce chaude et sèche. Des conditions plus propices pour clôturer une année médiocre.