Steven, victime d'un suraccident de la route a perdu une jambe. Le jeune homme originaire de Nancy réclame réparation aux deux conducteurs à l'origine du drame devant le tribunal correctionnel de Mâcon.
L’audience correctionnelle relative à l’accident et au suraccident dont Steven originaire de Nancy (Meurthe-et-Moselle) a été victime, devait se tenir mercredi 6 septembre 2023 au Tribunal judiciaire de Mâcon (Saône-et-Loire). L'audience a été écourtée car un des deux prévenus doit faire l'objet d'une expertise psychiatrique. Le procès est reporté au 28 février 2024.
La vie du jeune nancéien bascule le 5 mars 2021 sur l’autoroute A6 dans le sens Paris/Lyon, au niveau de Mâcon où trois véhicules seront impliqués.
Steven âgé de 27 ans est passager d’un véhicule tractant une remorque conduit par son patron. Leur attelage est heurté par un premier véhicule. L'ensemble est obligé de s’arrêter sur la bande d’arrêt d’urgence. Le jeune homme est occupé à raccrocher la remorque lorsqu'un troisième véhicule vient à nouveau les percuter. Steven est grièvement blessé : sa jambe gauche est sectionnée et il souffre d’une fracture ouverte au niveau de la jambe droite.
Deux conducteurs mis en cause
Avant toute question d'indemnisation qui interviendra dans un second temps, l'audience de ce jour abordera la responsabilité pénale des deux conducteurs des véhicules à l'origine du premier accrochage puis du suraccident qui a coûté sa jambe à Steven.
Steven avait une vie active comme tout jeune de son âge. Il y a tout son monde qui s'est écroulé et tout un autre à reconstruire.
Maître Grégory Guyard, avocat de Steven
Maître Grégory Guyard, son avocat, dépeint Steven avant l'accident comme un jeune homme actif. Il exerçait la profession très physique d'aide-déménageur. Le procès est une épreuve mais il a tenu à être présent : "il y a évidemment l'appréhension de revivre tout ça, de voir les responsables de son état actuel. Il le vit avec un mélange d'appréhension mais aussi l'envie quand même de participer à l'œuvre de justice."
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À l’issue de son hospitalisation, le jeune homme a dû entamer un parcours du combattant pour faire valoir ses droits notamment celui d'avoir accès à un logement adapté à son handicap. Après avoir vécu quatre mois chez ses parents dans un appartement situé au troisième étage sans ascenseur, Steven, appuyé par le cabinet d'avocats Coppet,spécialisé en droit du dommage corporel, a obtenu de la mairie de Nancy un logement en rez-de-chaussée.
Combien vaut une jambe perdue ?
La deuxième bataille qui se profile pour Steven et son conseil est celle de l'indemnisation du préjudice subi, avec cette question toujours difficile et quelque peu surréaliste : combien vaut une jambe perdue ? Les trois assurances concernées sont en procédure amiable afin de quantifier les pertes physiques et morales ainsi que les moyens nécessaires pour permettre à Steven de retrouver de la mobilité et une vie normale : "Steven passe par de nombreuses expertises médicales, de nombreux rendez-vous médicaux afin d'évaluer ses besoins notamment en termes de prothèse puisque cet appareillage va lui permettre de retrouver de l'autonomie : la faculté de marcher, de courir, de faire du sport si c'est encore possible et ça c'est long à évaluer."
Les conducteurs des véhicules incriminés sont mis en cause pour blessures involontaires ayant causé une incapacité supérieure à trois mois, avec une circonstance aggravante pour le conducteur du deuxième véhicule pour usage de téléphone tenu en main.
