Attaque d’un fourgon dans l’Eure : journée prisons mortes, "c'est une exécution des collègues"

Journée prisons mortes mercredi 15 mai. L'émotion du personnel pénitentiaire reste très vive au lendemain de l'attaque violente d'un fourgon transportant un délinquant qui s'est évadé. Deux agents sont morts sur le coup et un autre est en urgence vitale.

Mercredi 15 mai 2024, l'ensemble des organisations syndicales de l'administration pénitentiaire appelle à une journée "prisons mortes". "Blocage de l’ensemble des établissements et structures pénitentiaires pour exprimer notre émotion et en soutien à nos collègues morts en service", précise dans son communiqué l'intersyndicale. Un agent du PREJ de Nancy (Meurthe-et-Moselle), les agents chargés de toutes les extractions judiciaires raconte ce matin à France 3 Lorraine : "on roule dans des véhicules non-blindés, avec un pistolet calibre 9mm. On a également des menottes et une gazeuse, et leur gilet pare-balles ne peut arrêter que des balles jusqu’a 9mm". Et il ajoute : "cela ne peut pas faire le poids face aux armes "de guerre"  de ce genre de commandos".

Je suis très triste et très choquée. On n’a jamais connu une attaque sur la voie publique aussi violente. Ils étaient armés jusqu'aux dents.

Fadila Doukhi, déléguée syndicale FO justice

Ainsi, ce matin ils sont environ 150 devant la maison d'arrêt de Nancy-Maxéville. Fadila Doukli, déléguée syndicale FO justice exprime son inquiétude et sa colère. "Je suis très triste et très choquée. On a assisté hier à une attaque de diligence comme dans le Far-west. On n’a jamais connu une attaque sur la voie publique aussi violente. Ils étaient armés jusqu'aux dents. Nous on n’est pas armés comme eux".

Depuis sept heures ce matin les surveillants sont tous dehors. "Pas de parloir, pas d'activité, pas d'extraction, sauf urgence médicale". Une minute de silence à 11h00 a été observée dans l'ensemble de l'administration.

En Lorraine, un autre rassemblement est en cours devant le centre pénitentiaire de Metz-Queuleu en Moselle. "C'est une exécution des collègues. C'est une scène de guerre. On est sur des gros profils, des narcotrafiquants. Nous ça fait longtemps qu’on dit que l''on est pas équipé pour. Eux encore une fois ils viennent avec une kalachnikov", dit Franck Rassel, secrétaire général de FO-Pénitentiaire. Ici les agents envisagent ce qu'ils appellent "un dépôt de clés". La mobilisation risque de se poursuivre toute la semaine.

En début d'après-midi le ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, a prévu de reçevoir les syndicats de l'administration pénitentiaire. Il a précisé que "c'était la première fois depuis 1992 qu'un agent de la pénitentiaire était tué dans l'exercice de ses fonctions".

Une nation en deuil

Deux agents pénitentiaires ont été tués et trois autres blessés, avec un pronostic vital encore engagé pour l'un d'entre eux, lors de l'attaque violente, mardi 14 mai, d'un fourgon transportant un délinquant qui s'est évadé.

Le détenu en fuite, Mohamed Amra, 30 ans, a déjà été condamné à treize reprises.

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