Pendant son épiscopat, l'évêque de Toul, Hugues des Hazard, fait édifier dans son village natal au début du XVIème siècle, un château et une église. Il donne aussi l’autorisation de construire des loges dans l’enceinte fortifiée. Ces greniers-refuges sont uniques en Europe.
Né à Blénod-lès-Toul et devenu évêque du diocèse, Hugues des Hazards dit "le bon Père" fait reconstruire dans l'enceinte fortifiée de son village natal au début du XVIème siècle, un château à l'emplacement de celui du XIIIème siècle, auquel il adjoint une église et plus tard, des petits bâtiments destinés à abriter les récoltes.
Ces bâtiments appelés "loges" étaient prévus pour le stockage des récoltes et du vin. Ils seront habités par des familles pauvres à partir de la Révolution.
On en voit en Afrique du Nord, en Tunisie et au Maroc, mais on en voit pas en Europe
"On en voit en Afrique du Nord, en Tunisie et au Maroc, mais on en voit pas en Europe", confirme Dominique Notter, président de l’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Architectural et Culturel de Blénod-lès-Toul. "Quand on a vu que ces loges allaient disparaître, on a décidé d’en racheter huit pour les sauver."
Cinq d’entre-elles ont été transformées en musée du patrimoine. La pièce habitable de ce musée est meublée en style lorrain du début du XIXème siècle. Le grenier sert de salle d’exposition d’outils anciens. Le matériel de vigneron est présenté au rez-de-chaussée.
"Ce sont les bénévoles de l’association qui ont reconstruit la totalité des bâtiments de ce musée", explique le vice-président Yves Poirel. "Y compris le poutrage, la toiture, les planchers et l’ensemble de la maçonnerie."
En septembre 2020, deux bâtiments, appelés "Loge de la Vierge", ont été sélectionnés par la Mission Stéphane Bern et son Loto : ce qui va permettre à l'ASPACB de poursuivre sa mission.
Le tombeau de Hugues des Hazards
Dans l'église de Blénod-lès-Toul dédiée à Saint-Médard, l'évêque Hugues des Hazards s'est fait élever un tombeau digne de sa devise : "Les choses ordonnées durent". En forme de H, ce sépulcre est comparable à celui du duc de Lorraine, René II, dans la chapelle nancéienne des Cordeliers.
Allongé au centre, Hugues des Hazards est revêtu du surhuméral, privilège accordé aux évêques de Toul par le Pape Léon IX.
En-dessous, dix statuettes portent une bande de parchemin avec trois mots latins signifiant la vie de tout homme : "Etre né, Travailler, Mourir".
Au-dessus, sept statues représentent les Ars Libéraux : Grammaire, Dialectique, Rhétorique, Arithmétique, Musique, Géométrie et Astronomie.