Burgers, kebabs et tacos, comment le Grand Est est devenu champion de l'obésité et de la malbouffe

Avec plus de 20% de personnes touchées, le Grand Est se hisse à la deuxième place du podium de l'obésité. En cause, la précarité, la sédentarité et la prolifération de restaurants de burgers, kebabs et autres tacos. Nancy, en Meurthe-et-Moselle, se classe même au 9ᵉ rang des villes françaises les plus infestées de fast-foods.

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McDonald's, KFC, Takos King, Burger King, et autres restos en “King”, les graisses saturées ont encore un bel avenir devant elles dans le Grand Est. Avec 122 fast-foods proposant des burgers, kebabs et tacos, Nancy (Meurthe-et-Moselle) se situe à la 9ᵉ position des villes envahies par la malbouffe, selon une étude révélée par Le Figaro.

Dans ce classement, Sarreguemines (Moselle) et Charleville-Mézières (Ardennes) se situent aussi dans le top 30 du nombre de restaurants de junk food par habitant. Des données loin d'être anodines car il existe une forte corrélation entre l’incidence de l’obésité et la densité des restaurants de fast-food, qui séduisent particulièrement les publics les plus jeunes et précaires.

20,2% d'obèses dans le Grand Est

Près d’une personne sur deux est obèse ou en surpoids en France. La dernière étude sur le sujet, à l’initiative de la Ligue nationale contre l’obésité, dresse un constat alarmant. Les Français interrogés déclarent à 47,3 % être en surpoids et 17 % d’entre eux s'estiment même en situation d’obésité. Le Grand Est n’est pas en reste puisqu’il s'agit de la deuxième région la plus touchée de France (après les Hauts-de-France). Le nombre de personnes obèses s’élève à 20,2% dans la région, contre 14,2% en Île-de-France.

Les nouvelles générations mangent de plus en plus souvent dans les fast-foods

Marion Sarroco, directrice adjointe de la Ligue nationale contre l’obésité

Selon plusieurs études, si l’obésité est une maladie multifactorielle, les aliments ultratransformés et les fast-foods n’y sont pas pour rien.

“L’obésité est en augmentation. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’en 2030, le taux de personnes obèses passera de 17% à 29% en France. Les nouvelles générations mangent de plus en plus souvent dans les fast-foods, il faut donc les sensibiliser sur les bonnes façons de se nourrir. On peut manger des kebabs ou des burgers de manière occasionnelle, tout en gardant en tête les méfaits à long terme de cette alimentation”, estime Marion Sarroco, directrice adjointe de la Ligue nationale contre l’obésité.

Jeunes et précaires accros aux fast-foods

À Nancy, par exemple, on dénombre désormais 116,13 enseignes de restauration rapide pour 100 000 habitants, malgré une timide percée d'enseignes plus saines ou bio. Thierry Vincent, le président de l’Union des métiers et des industries de Meurthe-et-Moselle (UMIH 54), constate une hausse significative du nombre de fast-foods au fil des années : “Il y a de plus en plus de kebabs et de moins en moins de restaurants traditionnels. Ces derniers sont remplacés par des dark kitchens (cuisines fantômes entièrement dédiées à la livraison à domicile) et autres établissements de restauration rapide. La raison est simple, les charges sont moindres, les produits sont moins nobles, c’est du bas de gamme et donc moins cher à produire. C’est un phénomène de société national”.

Ces comportements alimentaires sont souvent dus à des questions de budget et de facilité

Marion Lemoy, diététicienne nutritionniste et coach sportive à Nancy

Les fast-foods rencontrent un succès retentissant chez les étudiants, les jeunes adultes et les publics les plus défavorisés.

“Les 20 à 30 ans me parlent beaucoup de leurs addictions aux burgers, aux tacos ou aux sodas. Ces produits sont très addictifs, trop salés, sucrés et riches en mauvaises graisses. Ces comportements alimentaires sont souvent dus à des questions de budget et de facilité. Les publics les plus précaires sont les plus touchés. Manger un burger ou un taco dans un fast-food coûte environ 5 ou 6 euros, c’est parfois moins cher qu’une salade. Cela ne demande aucun temps de préparation, ni d’avoir une grande cuisine avec une panoplie d'ustensiles”, déplore Marion Lemoy, diététicienne nutritionniste et coach sportive à Nancy (Meurthe-et-Moselle).

Mais alors, quelle alternative pour les fans inconditionnels de malbouffe ? “Mieux vaut cuisiner son burger soi-même, c’est toujours moins gras, et si on n’a pas le temps de se mettre aux fourneaux, on essaye de limiter les dégâts en choisissant l’option la plus équilibrée au rayon des plats préparés du supermarché ou de la boulangerie”, conclut la professionnelle de l’alimentation.

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