Déconfinement : BCR Menuiserie cherche menuisiers, à tout prix

C’est un véritable cri du cœur lancé par William Bartoletti et son fils Florent Bartoletti en cette mi-mai. BCR Menuiserie, à Tucquegnieux (Meurthe-et-Moselle), croule sous les commandes, mais manque de salariés pour y répondre. Salaire proposé : au moins 2.100 euros.

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Alors que le déconfinement a débuté lundi 11 mai 2020, William Bartoletti et son fils Florent, co-gérants de l'entreprise BCR Menuiserie, à Tucquegnieux (Meurthe-et-Moselle), recherchent désespérément des menuisiers. Pour lesquels ils n'hésitent pas à proposer un salaire allant de 2.100€ à 2.500€ net par mois. 
"Si on pouvait trouver trois personnes minimum, on les embaucherait tout de suite. Ce n’est même pas le salaire qui pose un problème. On est entre 2.100€ et 2.500€ net par mois avec un 13e mois", précise William Bartoletti gérant de l'entreprise

On n'arrive pas à trouver. Et on ne sait pas comment faire.
- William Bartoletti, BCR Menuiserie

Florent Bartoletti, co-gérant, précise, "c’est l’équivalent du salaire d’un chef d’atelier. Si on veut recruter quelqu’un de compétent, on doit rester assez proche des salaires du Luxembourg qui est tout proche."

"De 11 à bientôt plus que 3 à l'atelier" 

Départ à la retraite, compagnons qui poursuivent leur tour de France… Les menuisiers qualifiés deviennent rares.
"Pour embaucher, on a fait appel à Pôle emploi," explique William. "Les personnes, pour certaines avec un CAP menuiserie, ne restent pas. Moi, je suis disposé à former les gens. Si je trouve un jeune volontaire qui veut bien être formé pour travailler. Nous, on a du boulot pour eux. Il nous faudrait aussi deux personnes qualifiées.  J’ai commencé comme cela. Cela fait 42 ans que je travaille. Je suis prêt à former des jeunes. Le problème, c’est que je ne trouve pas de jeunes. C’est un gros souci."

Afflux de commandes

"J’ai contacté chaque école de la région", précise Florent, "chaque CFA pour des élèves qui rechercheraient premier contrat de travail, j’ai contacté les missions locales. J’ai écrit des mails à la Chambre des métiers, à Fédération Française du Bâtiment." 

"Mon fils a ouvert son entreprise au Luxembourg il y a six ans maintenant", explique le père du jeune homme.
"Il fait du démarchage et nous, on fabrique. Après, on pose au Luxembourg. Il a embauché deux personnes sur place pour cela. Les fabrications se font ici à l’atelier. Actuellement, nous avons des commandes des architectes des Monuments Historiques du Luxembourg. Nous avons travaillé pour eux sur deux chantiers. Ils veulent nous en donner d’autres. On ne sait pas si on va pouvoir répondre à la demande. Nous faisons des choses bien spécifiques. Nous, nous avons encore des machines anciennes qui permettent de réaliser du sur-mesure pour les ouvrages d’art."

Pénalités de retard

"Ce que nous réalisons, ce sont vraiment des choses atypiques", explique Florent. "À Luxembourg, ville, on a refait une vitrine cintrée bombée à l’identique. On a récupéré les vitraux et on les a remis dans notre nouvelle menuiserie. C’est ça qui est fabuleux, car on ne fait jamais deux fois la même chose. Mais il faut qu’on arrive à embaucher sinon on va droit à la catastrophe. Il faut vraiment qu’on trouve trois personnes minimum avant le mois d’août sinon ça va être compliqué pour nous surtout qu’on travaille maintenant avec des architectes. Le problème de ces marchés, c’est qu’il y a des pénalités de retard."
On ne peut pas se permettre d’avoir trois semaines de retard. C’est vraiment un cri d’urgence, on sait plus quoi faire.

- Florent Bartoletti, co-gérant BCR Menuiserie
Deux mois pour trouver une solution

Malgré le coronavirus, la société a repris le travail, il y a trois semaines déjà.
"Nous n’avons jamais arrêté pendant l’épidémie", précise William Bartoletti.
"Nos salariés ont repris le travail il y a trois semaines déjà. Nous avons eu le protocole de la Fédération Française du Bâtiment il y a quatre semaines. L’atelier est organisé sur cette base. Masques, gel hydroalcoolique, distanciation sociale, fléchage au sol, barrière à l’entrée, et même pédiluve, j’ai fait la totale. Les masques, on les avait commandés depuis longtemps chez mon fournisseur. On était à trois dans un atelier de 1000 m²… On ne risque pas de se croiser beaucoup."
Pour Florent Bartoletti, l’avenir pourrait être compliqué pour les petites entreprises. Il craint que les plus fragiles ne "soient liquidées".
Pour BCR Menuiserie, en cette mi-mai, il reste deux mois à l’entreprise familiale pour trouver et embaucher des salariés et honorer ses commandes.
 
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