Le Président Macron avait estimé à 200.000 le nombre total de réfugiés que la France allait accueillir au total. En Lorraine, les estimations hautes font état de 3.500 personnes accueillies sous le dispositif de la protection temporaire. La Sarre, dont la population est inférieure à celle de la Moselle, en a accueilli plus de 5.000.
"On est toujours à la traine concernant les réfugiés" : ce responsable associatif nancéen ne mâche pas ses mots. L’effort d’accueil en France reste selon lui largement en dessous de celui des autres pays européens. "C’est un sujet délicat" explique la présidente d’une association qui vient en aide ordinairement aux sans-papiers.
Selon les premiers éléments, les réfugiés ukrainiens cherchent d’abord à se rapprocher de leurs familles et amis déjà installés à l’étranger. La faible importance en France de la communauté ukrainienne avant la guerre (environ 100.000 personnes selon nos confrères du journal Le Monde) explique en partie que les flux ne soient pas plus massifs vers notre pays.
En Sarre voisine, les autorités, citées par nos confrères de la radio-télévision publique, estiment que les ¾ des réfugiés arrivés sur son territoire sont hébergés par des proches, une proportion beaucoup plus forte qu’en Lorraine où la communauté ukrainienne ne comptait par exemple que 200 membres en Meurthe-et-Moselle avant la guerre.
Aujourd’hui, avec 1.026 personnes recensées au 13 avril 2022, celle-ci a déjà été multipliée par 5 ! Là où des Ukrainiens se sont installés depuis plus ou moins longtemps, d’autres les rejoignent, comme c’est le cas à Toul, à trente kilomètres à l’ouest de Nancy : "ma cousine est venue ici parce que moi je suis dans le coin depuis 2019" explique ainsi une trentenaire qui a fui le Donbass bien avant l’invasion russe.
Au Luxembourg, le nombre total de réfugiés a doublé depuis le début de la guerre. Le logement est un point critique. Les capacités du pays, qui comptent déjà 650.000 habitants dans un territoire de 2.500 kilomètres carrés, sont mises à rude épreuve avec l’augmentation du flux selon nos confrères du Wort.
Le Grand-Duché saturé
Le Ministère de l’Intérieur luxembourgeois précise qu’au 13 avril 2022 "il recense 4.650 personnes ayant déposé une demande de protection temporaire en faveur de personnes fuyant la guerre en Ukraine. Parmi ces personnes, 1.845 ont obtenu une protection temporaire. Par ailleurs, environ 1.550 personnes sont actuellement hébergées dans 19 structures d’hébergement gérées par l’ONA (l’Office national de l’accueil)". Les capacités d’accueil du pays en hébergement d’urgence étaient déjà saturées avant l’arrivée des Ukrainiens. Et pourtant, le Grand-Duché fait face, et accueille plus que toute la Lorraine.
La Sarre, plus petite région d’Allemagne, et peuplée de moins d’un million d’habitants, accueille déjà plus de 5.000 réfugiés ukrainiens. La Moselle en comparaison a reçu 1.307 personnes au 14 avril 2022.
Le logement est également une question cruciale chez nos voisins d’outre-Rhin, puisque le gouvernement sarrois a dû ouvrir deux centres d’hébergement d’urgence. Le pays semble maintenant rompu à l’exercice puisqu’un million de réfugiés syriens y avaient trouvé refuge à l’été 2015. Dans le même temps, la France en avait accueilli 25.000.