La municipalité de Tomblaine à côté de Nancy accueille pendant les vacances scolaires un groupe d’enfants ukrainiens originaires de Lozova, une ville de 50.000 habitants à 70 kilomètres au sud de Kharkiv. Ils doivent arriver samedi 15 avril 2023 dans la soirée, pour deux semaines de repos loin de la guerre.
"Un séjour de répit". C’est le terme choisi par la ville de Tomblaine et le programme Europe Prykhystok (abri en ukrainien) qui ont mis en place le programme d’accueil de quinze filles et cinq garçons âgés de 8 à 12 ans, tous originaires d’une petite ville de la région de Kharkiv, Lozova.
"Après la réussite du séjour que nous avions déjà organisé avec ce programme l’été dernier, nous avons répondu favorablement à la nouvelle demande d’accueillir ces enfants traumatisés par la guerre" explique Hervé Féron, le maire de la ville, "dans le groupe que nous avons accueilli en 2022, la majorité d'entre eux avaient perdu leurs pères".
Les enfants pourront bénéficier d’activités, à la manière d’un centre de loisir, pendant toute la durée de leur séjour en Lorraine. Au programme pendant quinze jours : découverte de la ville et des environs, activités sportives et ludiques… "on veut leur permettre de souffler un peu" explique Benjamin Abtan, le co-fondateur d’Europe Prykhystok, "nous en sommes à 22 séjours de ce type partout en France depuis le début de la guerre, et près de 500 enfants ukrainiens accueillis".
Le soutien aux populations civiles en priorité
Le programme compte quatre salariés, deux en France et deux en Ukraine. Il se finance via de grandes fondations, comme la Fondation de France et la Fondation Soros, et du mécénat d’entreprises : "quand je suis allé en Ukraine en mars 2022, je me suis posé la question du soutien aux populations civiles qui restaient sur place, et notamment à proximité directe des zones de guerre. Les acteurs locaux que j’ai rencontrés m’ont exprimé leurs besoins, et m’ont parlé en premier des enfants… c’est comme ça que nous avons commencé à mettre en place des séjours de répit en France, avec l’aide des mairies et des collectivités locales".
En août 2022, un groupe de quinze enfants est venu depuis Lviv dans l'ouest de l'Ukraine se reposer à Tomblaine : "des enfants de déplacés, dont les parents avaient fui les combats". Cette fois, les enfants accueillis vivent depuis plus d’un an à proximité directe du front, "la plupart, d’origine modeste, n’ont même jamais quitté leur région jusque-là…".
La ville de Nancy devrait suivre l’exemple et accueillir un autre groupe à l’automne 2023.
Une classe transplantée pendant un mois en juin
D’ici là, toute une classe de Lozova prendra ses quartiers à Tomblaine au mois de juin : une vingtaine d’enfants et leur professeur investiront une classe de l’école Jules Ferry pendant quatre semaines. "Ils suivront leurs enseignements à côté des élèves français, et ils partageront la même cour de récré" explique Hervé Féron. "Il faut bien comprendre que beaucoup d’élèves ne peuvent plus aller en classe en Ukraine, si leur école ne dispose pas d’un abri souterrain" explique Benjamin Abtan, "donc beaucoup d’écoliers ont des cours à distance, mais c’est très difficile à vivre, donc là on veut leur donner la chance d’avoir une vie d’écolier presque normale".