La Cour d'Assises de Meurthe-et-Moselle juge pendant 2 semaines un violeur multirécidiviste : une quinzaine de viols, ou tentatives, perpétrés entre 2008 et 2010 à Nancy et dans la Meuse. Lundi 18 avril 2016, à l'ouverture, les victimes ont obtenu que l'affaire soit examinée en l'absence du public.
Une dizaine de femmes se sont constituées partie civile. D'autres viendront simplement pour témoigner. Mais pour toutes, le jour où leur chemin a croisé celui d'Arnaud Hopfner reste une blessure, ravivée aujourd'hui par ce procès hors normes.Agressées en forêt, alors qu'elles se promenaient ou faisaient leur jogging. Ou, pour certaines, suivies jusqu'à leur porte par l'homme cagoulé qui les menaçait d'un couteau. Elles préfèrent ne pas revivre ce cauchemar en public, et ont donc obtenu que l'affaire soit jugée à huis-clos.
Des maux ordinaires
Après un débat peu glorieux sur la composition du jury (des jurés masculins sont-ils nécessairement plus "compréhensifs" envers un violeur ? Des femmes plus "sévères" ?), l'audience a examiné la personnalité de l'accusé.Arnaud Hopfner, 40 ans, chauffeur-livreur de Ludres, n'a rien d'un monstre. Père de famille, il vivait très mal, selon ses déclarations, une vie conjugale déliquescente. Mais la cour a aussi mis en évidence un penchant pour l'alcool, et une violence qui s'exprimait dans le hooliganisme.
Des maux presque ordinaires qui n'expliquent pas comment il est devenu un violeur en série. La cour d'assises a presque deux semaines (jusqu'au 28 avril) pour examiner son parcours criminel. Il risque vingt ans de prison.