Mardi 28 février, la cour d'appel de Paris estime recevable une plainte pour tentative de viol visant Laurent Bigorgne. Sophie Conrad, une ancienne collaboratrice de l'ex-directeur de l'Institut Montaigne et de Sciences Po Nancy, l'accuse d’avoir mis une drogue à son insu dans sa coupe de champagne. "Son intention était de me violer"
La cour d'appel de Paris a jugé recevable une plainte de Sophie Conrad, originaire de Nancy (Meurthe-et-Moselle) pour "tentative de viol" visant Laurent Bigorgne. Il était son ancien proche et ex-patron à l'Institut Montaigne à Paris.
Sophie Conrad est arrivée à l'Institut Montaigne en 2020. Elle avait déposé plainte dans la nuit du 22 au 23 février 2022, après un dîner au domicile de Laurent Bigorgne, qui était son supérieur et l'ex-mari de sa sœur. Un diner au cours duquel celui-lui lui avait administré de la MDMA. Placé en garde à vue, Laurent Bigorgne avait reconnu avoir versé cette drogue de la famille des amphétamines aussi appelée ecstasy dans le verre de Sophie Conrad.
Il a été condamné début décembre à Paris à douze mois d'emprisonnement avec sursis pour "administration de substances nuisibles". Il a fait appel de cette décision. Mardi 28 février 2023, le tribunal correctionnel a retenu dans sa décision l'intention sexuelle, qui avait amené Mme Conrad à déposer une plainte avec constitution de partie civile distincte, visant une "tentative de viol".
Dans la nuit du 22 au 23 février dernier, Sophie Conrad dépose plainte après un dîner chez Laurent Bigorgne à Paris. Après une demi-coupe de champagne elle raconte : "il fait très chaud, les murs n'étaient plus stables". Elle prévient une amie proche : "Je suis chez Laurent, j'ai l'impression qu'il m'a droguée". Pendant une demi-heure léthargique, Sophie Conrad reçoit des appels et des messages affolés de son amie, qui la décide à partir. Elle se rend à l'hôpital puis porte plainte.
Directeur des études de Science-Po Nancy
Laurent Bigorgne est né à Epinal. Il est âgé de 48 ans. Il intègre le Centre universitaire d'études politiques de Nancy, dont il sort major, avant d'être diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, section Communication et ressources humaines en 1996.
La cour a jugé qu'une enquête distincte sur la tentative de viol était possible tant qu'il n'y avait pas de décision définitive dans ce dossier. "Cette décision est une sanction terrible pour la doyenne des juges d'instruction et pour la procureure de la République de Paris qui ont voulu protéger Laurent Bigorgne. La chambre de l'instruction rend sa dignité à l'institution judiciaire en matière de violences sexuelles", s'est félicité Me Arié Alimi, avocat de la plaignante. (Avec AFP)