"Labelle nuit", une nouvelle charte pour la fête à Nancy

Les violences sexistes et sexuelles (VSS) sont au cœur d'une nouvelle charte de la vie nocturne signée ce 31 décembre entre l'État, la police, la ville de Nancy et ses établissements de nuit.

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Dans une autre vie, Françoise Souliman, préfet de Meurthe-et-Moselle, était secrétaire générale adjointe en préfecture à Toulouse, ville où "les étudiants font ce qu'ils veulent et malheureusement, on avait quelques fois des cadavres dans la Garonne. Quasi une fois par mois". Nancy n'est "pas dangereuse", précise-t-elle, y compris les jeudis, soirs privilégiés par les 53 000 étudiants de la ville, mais on peut "faire la fête sans se démolir, sans ennuyer les autres. Au contraire, le festif, ça passe aussi par le respect !"

Voilà plusieurs mois que ses services travaillent, main dans la main avec les professionnels de la nuit, la police et la mairie de Nancy, à ressusciter une charte de la vie nocturne adoptée en 2019, juste avant le Covid. Un macaron "Labelle nuit" sera apposé en vitrine des établissements signant plusieurs engagements, parmi lesquels la lutte contre l'alcoolisation excessive, contre les discriminations, la limitation du bruit et plus que tout, la prévention des violences sexuelles ou sexistes (VSS). 

Pour que l'on puisse se dire : "c'est un endroit où je serai bien reçu, dans lequel je serai en sécurité"

Mathieu Sauvageot, président de la branche bars & cafés de l'UMIH

La mairie de Nancy entend y prendre toute sa part en proposant des formations aux personnels des établissements de nuit : "les femmes doivent pouvoir sortir en toute tranquillité", insiste son maire (PS), Mathieu Klein. "Elles doivent se sentir partout chez elles à Nancy. On sait qu'il y a des difficultés qui peuvent se poser, des substances qui sont glissées dans le verre d’alcool..." D'où cette idée de règles "comprises et partagées par tous, car Nancy est une ville de fête, une ville de liberté, et j'entends bien que cela le demeure". 

Des mesures détaillées par Thibault Sauvageot, responsable du Mouton Électrique et président de la branche bars & cafés de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UMIH) : "le personnel de bar est formé à certains codes, certains gestes. Il y a des messages qui sont laissés, (pour indiquer aux clients) qu’ils peuvent venir se rapprocher du personnel pour être mis en sécurité. Ensuite à nous de traiter la ou les personnes qui peuvent être un peu déviantes..."  Idem pour les "produits stupéfiants qui peuvent être mis dans les verres : les personnels ont des solutions, des solutions internes et à travers l’UMIH, pour professionnaliser et rassurer tout le monde". 

Nancy compte 321 titulaires de la fameuse licence IV, qui permet de vendre de l'alcool sans repas, dont 222 ont l'autorisation d'ouvrir jusqu'à 2h du matin, 3 jusqu'à 4, voire 5h et 6 discothèques. Ajoutés aux établissements de restauration et/ou vente à emporter, cela fait un total de 707 établissements concernés par cette Charte de la nuit. À eux de la signer avant de pouvoir apposer un macaron spécifique sur leurs vitrines. 

Autre priorité, le bruit

Parmi les autres engagements inclus dans ce texte, la lutte contre les discriminations, avec des possibilités de testing à l'entrée des boîtes de nuit et surtout, le bruit : "l'objectif, c'est de partager la ville le jour comme la nuit", précise encore Mathieu Klein. "Que ceux qui font moins la fête, qui veulent dormir et se reposer, puissent le faire en toute tranquillité. 

La sécurité des clients c’est la tranquillité des voisins et réciproquement.

Mathieu Klein, maire (PS) de Nancy

En cas de troubles à l'ordre public, c'est une fermeture administrative qui attend le professionnel, et "on en a de moins en moins", se réjouit le préfet de Meurthe-et-Moselle : "cette année on n’en a fermé que 5, ce qui est très peu sur le nombre de licences IV... Preuve que ce travail est déjà en train de gagner les esprits". 

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