L'installation, ce vendredi matin, de 10 nouveaux magistrats et 7 greffiers au Tribunal de Grande Instance (TGI) de Nancy est un soulagement pour l'institution. Depuis plusieurs années, de nombreux postes étaient vacants et la surcharge de travail insupportable.
D'habitude, c'est au tribunal des Prud'hommes qu'on entend parler de souffrance au travail. Pas lors d'une audience solennelle de rentrée, devant la totalité du monde judiciaire régional, le préfet, le maire et plusieurs députés.
C'est des travailleurs de la Justice qu'il était question. Une institution très malmenée par le blocage des recrutements ces dernières années, alors même que beaucoup de magistrats ou de fonctionnaires partaient en retraite.
Misère
Dans le ressort de la Cour d'Appel de Nancy (*), jusqu'à 15 % des postes n'étaient pas pourvus. Aux affaires familiales, en particulier, juges et greffiers n'en pouvaient plus des dossiers - à chaque fois, de douloureux problèmes familiaux - qui s'accumulaient sur leurs bureaux. Avant d'être traités, beaucoup trop tard, et beaucoup trop mal.Aujourd'hui, le creux de la vague est passé, on n'est "que" à 9 % de postes vacants. L'installation de 10 magistrats et 7 greffiers, dont le nouveau président du TGI, marque un lent retour à la normale : il faut plusieurs années pour former un juge.
Trous
Thierry Grandame, le président, a déjà vécu la misère de la justice à Briey, où il officiait dans les mêmes fonctions. Il s'est engagé à faire son possible auprès du ministère afin d'obtenir, pour Nancy, des moyens correspondant aux besoins. Y compris pour l'amélioration des locaux : le Palais des années 70 est bien fatigué.On a déjà réparé les trous dans le toit. "La qualité d'accueil du public, dans ce lieu où on vient rarement de gaieté de coeur, c'est important. On a aujourd'hui un ministre sensible à ce genre de choses, très pragmatique." confie le nouveau président.
(*) La Cour d'Appel de Nancy couvre les trois départements de Meurthe-et-Moselle, Meuse et Vosges. Metz et la Moselle font bande à part.