Malgré les épidémies de grippe, de Covid 19 et de bronchiolite, le collectif " Médecins pour demain" appelle à la grève des médecins libéraux à compter du lundi 26 décembre. Ils réclament un doublement du tarif de consultation de 25 à 50 euros. Ils demandent également une amélioration de leurs conditions de travail.
Après une première grève menée les 1er et 2 décembre, les médecins libéraux sont de nouveau appelés à fermer leurs cabinets à partir de lundi 26 décembre 2022, et jusqu'au 2 janvier, pour réclamer une hausse du tarif de consultation. "On réclame un doublement du tarif de consultation de 25 à 50 euros", explique le docteur Sylvain Gonzales, médecin généraliste à Marly dans la banlieue de Metz (Moselle) et membre du collectif "Médecins pour demain" à l'origine du mouvement : "Cela fait un moi que nous sommes devant la triple épidémie bronchiolite, Covid-19 et grippe. Nous sommes disponibles et le gouvernement peut tout à fait décider de nous réquisitionner. Moi j’ai envoyé des messages au gouvernement en disant nous sommes toujours prêts à venir négocier, même le 24 au soir ou le 25 au matin s’il y a besoin. Et si les décisions sont actées nous serons au travail. Pour l’heure rien n’est fait".
De meilleures conditions de travail
Ils demandent une amélioration de leurs conditions de travail. Ils souhaitent un allégement des procédures administratives et une meilleure organisation des soins pour libérer du temps médical pour les patients. A priori, le mouvement s'annonce cependant moins suivi que celui de début décembre.
L'appel des autorités à "l'union sacrée" des professionnels de santé, dans l'espoir de "soulager" des hôpitaux débordés par la "triple épidémie" de Covid-19, bronchiolite et grippe, n'a pas fait renoncer le collectif "Médecins pour demain".
Selon Michel Vernay, épidémiologiste à Santé Publique France : "on attend le pic pour la grippe cette semaine, peut-être la semaine prochaine. En tout cas, on a quand même une inquiétude pour cette fin d’année avec les vacances. C’est complètement inédit, les trois épidémies en même temps et sur la même période. On a eu une épidémie bronchiolite en avance et surtout très intense. La grippe est elle aussi très en avance et d’une intensité relativement importante. Et il y a toujours la covid-19 qui reprend. La pression est forte sur le système de soins".
Une grève qui tombe mal. En effet les urgences du CHRU de Nancy (Meurthe-et-Moselle) abordent la période des fêtes de fin d’année dans une situation déjà tendue. "À l’hôpital on arrive à une situation vraiment compliquée. On a énormément de passage ici dans le service", explique le Professeur Tahar Chouihed, médecin urgentiste au CHU de Nancy. "À l’heure actuelle, on sait que depuis une quinzaine de jours, on est entre 10 et 15% d’entrées en plus ici aux urgences. Il s’agit essentiellement de personnes âgées de plus de 75 ans et essentiellement des personnes avec des infections, par forcément le Covid, mais beaucoup de grippe".
C’est complètement inédit, les trois épidémies en même temps et sur la même période. On a eu une épidémie bronchiolite en avance et surtout très intense. La grippe est elle aussi très en avance et d’une intensité relativement importante.
Michel Vernay, épidémiologiste Santé Publique France.
Des négociations sont en cours avec l'Assurance maladie. Ce collectif a déjà signé un coup d'éclat les 1er et 2 décembre dernier : son mot d'ordre de fermeture des cabinets médicaux a entraîné une baisse d'activité d'environ 30% chez les généralistes, selon l'Assurance maladie. Plus de 70 % des médecins libéraux s'étaient mis en grève.
Une manifestation est prévue à Paris le jeudi 5 janvier.