Lorraine : quand le chômage rend malade et tue

L’association "Solidarités Nouvelles Face au Chômage" attaque un tabou, celui des effets négatifs du chômage sur la santé des chercheurs d'emploi. Une table ronde était organisée à Nancy le mercredi 7 mars 2019.

C’est un constat édifiant dressé par l’association nationale SNC (Solidarités Nouvelles Face au Chômage) lors de la table ronde organisée le mercredi 7 mars 2019 au Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle. Elle était consacrée aux répercussions du chômage sur la santé mentale et physique des travailleurs privés d’emploi. Selon l’INSERM la situation de chômage provoque la mort prématurée de 10.000 à 15.000 personnes et le suicide de 400 personnes par an.
 

J’ai perdu mon emploi en 2015. Un an plus tard une dépression a été diagnostiquée. Cet état dépressif a entrainé divers problèmes de santé : gynécologiques, gastriques, infectueux à répétition.
 

- Stéphanie Munier, ancienne chercheuse d'emploi -

Je n’étais plus en état d’affronter le parcours du combattant entre les divers organismes. Mon état de santé n’était pas pris en compte. Je n’étais pas considérée comme une personne globale". La perte d’emploi est un véritable traumatisme.

Michel Debout, professeur de médecine légale a tiré la sonnette d’alarme en 2015 avec un livre intitulé "Le traumatisme du chômage". Il ne cesse d’interpeller les pouvoirs publics sur ce qu’il considère comme un problème de santé publique majeur.

Les travailleurs privés d’emploi ne sont pas des personnes fragiles mais fragilisées par la perte d’emploi.
- Michel Debout, professeur de médecine légale-

"Ces personnes subissent un traumatisme comme les victimes de catastrophes qu’il est indispensable de prendre en charge, car ce traumatisme a des répercussions non seulement sur la santé mais aussi sur la vie familiale et la vie sociale".

Une médecine du chômage

Pour Solidarités Nouvelles Face au Chômage des chercheurs d’emploi en bonne santé ont plus de chance de retrouver un travail. Cela sonne comme une évidence. Didier Fessard co-responsable de l’association avance des solutions: "tout comme il existe une médecine du travail, il faudrait mettre en place une médecine du chômage avec des visites médicales régulières par exemple au bout de 6 mois et un an de période sans emploi. Nous commençons à être entendus car nous travaillons au niveau national avec Santé Publique France agence qui dépend du ministère de la santé".


Solidarités Nouvelles Face au Chômage sait que la mise en place d’une médecine préventive du chômage présenterait un coup élevé mais elle rappelle que chaque jour de chômage coûte 150 millions € à la collectivité.
 
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