À Nancy, une jeune entreprise se lance dans la fabrication de culottes menstruelles bio, écolos et solidaires. Elle fournit déjà la Métropole et des associations étudiantes.
Tout débute, nous raconte Hélène, quand Louise, sa fille, un jour qu’elle rentrait du lycée, lui pose la question : "maman, tu pourrais me coudre des culottes de règles ?" Hélène, qui sait tricoter et coudre, se lance aussitôt. La jeune fille est ravie. Alors, la maman décide d’en faire pour elle-même. Professeur des écoles, elle cherchait justement à se réorienter professionnellement.
Elle saisit cette opportunité. Dans un premier temps, elle fait des recherches, car elle souhaitait inscrire cette activité dans le cadre d’une démarche responsable, locale et durable. "J’ai trouvé l’association tricot couture service à Vandœuvre-lès-Nancy, qui pouvait fabriquer les culottes à la main. Le tissu vient de Troyes dans l’Aube. Il est en 100 % coton bio. La partie chanvre est commandée sur Internet." Martine, la grand-mère, aide sa fille à la réalisation de ce projet.
"Je tricotais de temps en temps. Au moment du confinement, j’ai pris conscience de certaines choses comme la "fast-fashion", la surconsommation. J’ai commencé à concevoir et à me coudre mes propres vêtements. Et, j'ai adoré cela. J’ai transmis cette passion à Louise, ma fille. Depuis, je continue à me fabriquer, selon mes envies, mes tenues."
Écologique, économique et solidaire
Les culottes mensuelles lavables sont distribuées sous la marque "Super Kwetsch". Elles vont de la taille 34 à 52 avec, au choix, une ou deux épaisseurs d’absorption. Elles ont été retenues par la Métropole du Grand Nancy, qui a passé commande de 176 culottes pour son personnel féminin. La marque a aussi signé un partenariat avec Fédélor qui regroupe les associations étudiantes de Lorraine. "On leur a vendu 430 culottes à prix coûtant, pour une distribution gratuite à Nancy et à Metz, dans les épiceries solidaires pour les étudiantes bénéficiaires."
L’avantage est la réduction des déchets, mais pas seulement. Il s’agit aussi d’une question de santé et de solidarité. "Les ventes à prix normaux financent toute une partie solidaire. J’y tiens beaucoup. J’essaie de lutter à mon niveau contre la précarité menstruelle."
La suite dans les idées
Les idées ne manquent pas. Dans les prochains développements, on pourra trouver des "culottes nuit ", des "serviettes hygiéniques lavables" et "des protège-slips lavables". "J’ai testé. J’en ai fait une vingtaine et ils se sont bien vendus." Hélène Connes a demandé à travailler à mi-temps, à partir de la rentrée de septembre, pour pouvoir se consacrer à cette nouvelle activité. Martine, la grand-mère, est toujours présente pour aider au développement de l’activité. Louise, qui poursuit des études d’ingénieur, n’est jamais très loin non plus.
Une aide financière pour les femmes de la Métropole
La Métropole du Grand Nancy propose une subvention pour l’achat de protections menstruelles lavables. Elle rembourse jusqu’à 30 € pour toutes les habitantes du Grand Nancy sur présentation de la facture et d’un justificatif de domicile. Elle peut être demandée une fois par an jusqu’en 2026.
Dans son dépliant, la Métropole indique : "Durant sa vie, une femme utilisera entre 10.000 et 18.000 protections à usage unique pour un budget très variable de 700 à 7.000 €. Si elles pèsent peu dans la poubelle, elles sont le cinquième déchet plastique le plus présent sur nos plages," selon la Commission européenne.