Une nouvelle mobilisation des agriculteurs a lieu à Nancy ce mercredi 9 octobre 2024. Dans le viseur des paysans cette fois-ci, le nouveau programme de la "directive nitrate" jugé trop complexe.
Mauvaises récoltes et météo pluvieuse... La situation est tendue dans les exploitations lorraines. La FDSEA appelle à la mobilisation des agriculteurs. Une manifestation est prévue ce mercredi 9 octobre 2024 de 10h à 13h, devant la Direction départementale des territoires, place des Ducs de Bar à Nancy.
"La pause normative" qu'ils attendaient n'est pas à l'ordre du jour. Des dizaines de tracteurs ont envahi le centre-ville de Nancy de mercredi matin. Les agriculteurs dénoncent la nouvelle version de la "directive nitrate".
"La directive nitrate est remise à niveau pour la septième fois. Avec des nouvelles normes qui sont plus rigides et avec des dates restreintes. Ça empêche les agriculteurs de travailler", explique Florian Segault, président des Jeunes agriculteurs de Meurthe-et-Moselle. "Maintenant, il faut tout déclarer. 70 à 80 pages de directive nitrate, si on ne l’applique pas à la lettre, cela peut entraîner des sanctions", continue le jeune agriculteur.
Cette nouvelle version de la directive impose un nouveau calendrier des travaux dans les champs. Pour les agriculteurs, il ne tient pas compte du changement climatique et de la météo complexe de la saison.
On a des vrais problèmes pour produire. On subit le changement climatique tous les jours !
Jérémy Jenneson, président FDSEA 54
"On nous impose des calendriers qui n’ont rien à voir avec le changement climatique. On pouvait épandre des engrais organiques, issus de la méthanisation, des fumiers ou du lisier jusqu’au 1ᵉʳ octobre mais il a plu tellement qu’on ne peut pas rentrer dans les champs. On doit avoir un système plus souple. On a des vrais problèmes pour produire. On subit le changement climatique tous les jours", ajoute Jérémy Jenneson, président de la FDSEA 54.
Avant, ces délais se prolongeaient jusqu’au 15 novembre. Le souhait des agriculteurs est de revenir au calendrier précédent. Une dérogation sera déposée cette saison pour reculer la date.
D'autre part, ce nouveau calendrier semble très complexe pour la plupart des agriculteurs. Il détermine, date par date, le type de culture, la période d’implantation et le type de fumier pour éviter le surdosage dans les champs qui provoquerait la pollution de l’eau et les nappes phréatiques.
Les agriculteurs ne veulent pas toucher aux zones protégées, c’est-à-dire les zones sensibles à la pollution aux nitrates qui alimente en potable les populations.