A Messein, les cabanons construits sur des jardins ouvriers en bordure de l'étang vont-ils être détruits à partir de ce mercredi 1er juillet ? Un arrêté prévoit que leurs occupants doivent quitter les lieux. Mais certaines personnes ont fait de ces cabanons leurs résidences principales.
C'est une jolie maison en bordure de l'étang de Messein (Meurthe-et-Moselle). Un "cabanon" où Philippe Martinez, et sa famille, vivent depuis plus de trente ans. Ils se sont installés ici à la fin des années 70.
Mais voilà, ils sont sensés devoir quitter définitivement les lieux dans quelques jours.
Et donc la famille Martinez est aujourd'hui au pied du mur, sans aucune solution de relogement. "On avait commencé à chercher une location, ou acheter une petite maison, mais comme je suis à la retraite avec une petite pension c’est très difficile. En plus j’ai mes enfants qui habitent encore à la maison. Il faut qu’on nous laisse du temps", explique Philippe Martinez.C’est un crève-cœur pour moi parce que moi j’ai toujours habité ici et je me vois pas habiter ailleurs.
Un coin de paradis
Philippe a construit ce chalet lui-même. Sans aucun permis de construire. Sur trois parcelles de jardins ouvriers louées à la commune de Messein. Mais il y a cinq ans, en 2015, la préfecture a décidé que cette zone inondable et non raccordée aux réseaux devait être évacuée. Au plus tard le mercredi 1er juillet 2020. Obtenir un sursis pour pouvoir évacuer leurs parcelles, c'est ce que demandent aussi tous les derniers occupants du lotissement "le Pâtis-des-Isles".Ils sont encore une quarantaine de résidents, permanents ou occasionnels, et ils assurent qu'ils n'ont pas eu le temps de démonter leurs cabanons ou leurs chalets à cause du confinement.
Face à cette situation exceptionnelle, le maire de Messein appelle le représentant de l'Etat à faire preuve de plus de souplesse. "J’ai fait une lettre à la préfecture pour demander une prolongation en raison des derniers événements et un délai au moins jusqu’au mois de septembre pour que le terrain soit nettoyé. On est tous conscients qu'il faut faire le maximum pour que chacun puisse trouver une solution", dit Daniel Lagrange, maire de Messein.Pour l'heure, la préfecture de Meurthe-et-Moselle n'a pas encore donné de réponse. Cependant, si l'arrêté est appliqué à la lettre: les 170 parcelles du "Pâtis-des-Isles" devront être entièrement libérées au plus tard le 24 juillet prochain.