Le 28 mai, le loup attaque, pour la deuxième fois dans le mois, chez le même éleveur de moutons, dans le village de Allain en Meurthe-et-Moselle. De son côté, à la demande des agriculteurs, le gouvernement prévoit de faciliter les tirs contre l’animal. Mais le plan de l'Etat ne satisfait personne.
L’exploitant du GAEC de la sapinière du village de Allain en Meurthe-et-Moselle avait pourtant tout prévu pour protéger son troupeau de brebis contre les attaques répétées du loup: des clôtures électrifiées, des flashs d’effarouchements et aussi deux chiens Patou pour monter la garde…
Rien n’y fait, le mardi 28 mai 2019, le loup est passé à l’attaque comme il l’a déjà fait la semaine précédente. C'est une nouvelle perte de six agneaux pour l’éleveur. Depuis le début de l’année, ce loup aura tué 26 moutons dans son exploitation.
On a pas réussi à le prélever pour le moment, c’est un animal très malin.
- Eric Maljean, lieutenant de louveterie.
"J’ai eu l’occasion de le tirer mais je n’avais pas d’autorisation de le tuer. On attend avec impatience l’arrêté qui nous permettre de le faire", précise le lieutenant de louveterie.
Faciliter les tirs
Augmenter le nombre de loup pouvant être tués c’est justement ce que prévoit l’Etat dans une nouvelle mouture du plan loup du 28 mai 2019.
Ce nouveau plan propose également un renforcement de la protection des troupeaux.
En 2018, 3.674 attaques ont eu lieu contre plus de 12.500 animaux, principalement des ovins. Ces attaques se concentrent sur les Alpes-Maritimes, les Alpes-de-Haute-Provence et la Savoie.
L'expansion du "Canis lupus" classé vulnérable sur la liste rouge française de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), est plus rapide que prévue.
En France, Le nombre de loups a probablement dépassé les 500 adultes. Sa population a progressé d'environ 20% en 2018, alors que le niveau de tirs s'est élevé à plus de 12%, selon l'ONCFS. La mesure la plus symbolique est le relèvement à 17-19% du pourcentage de loups pouvant être tués.
L'Etat finance actuellement des dispositifs de protection dans les zones de prédation (parcs électrifiés, chiens, gardiennage par des bergers).
Pour la FNO, la FNSEA ou encore la Fédération nationale bovine (FNB), "le compte n'y est toujours pas", selon un communiqué commun. Ils réclament la suppression du plafond de prélèvement, la possibilité pour les éleveurs de tirer "sans conditions", ainsi que "le prélèvement de meutes entières", pour aboutir à "zéro attaque".
Le plan loup ne satisfait personne
Avec son plan, l’Etat voulait concilier les camps de l'élevage et celui des défenseurs de la préservation de l'espèce: résultat, personne n'est satisfait.Reportage signé Benoît de Butler et Frederic Madiai