Une cinquantaine de personnes s'est réunie ce dimanche 11 octobre, entre 01h à 02h30 du matin, pour mener une action pacifique contre la pollution lumineuse dans le centre-ville de Nancy.
Du blanc de Meudon, du scotch, des bâches opaques, voici le matériel pour mener le combat contre la pollution lumineuse. Ils sont 52 à s’être rassemblés dans la nuit de samedi à dimanche 11 octobre 2020, entre 01 heure et 02h30 du matin pour participer à cette action dans les rues de Nancy.
Des jeunes, essentiellement entre 18 et 25 ans, venus du monde associatif (Résistance à l’agression publicitaire de Nancy, ANV-cop21, Greenpeace, Extinction Rébellion,Youth for climate) ou des Nancéiens curieux de l’initiative.
Par petits groupes de huit, ils écument l’avenue de Strasbourg, le quartier de la gare, ou encore le boulevard Lobau. Leur but, éteindre les enseignes lumineuses des magasins, restées allumées entre 01 heure et 06 heures du matin, malgré l’interdiction du décret du 30 janvier 2012 (Art. R. 581-35).
Sensibiliser le grand public
La cinquantaine de militants recouvre également des panneaux de publicité à l’aide de blanc de Meudon afin de ne plus laisser la lumière passer. Ils posent aussi des films opaques sur des abris du tramway. « On veut rester dans une démarche de sensibilisation. On n’est pas là pour dégrader des locaux commerciaux », détaille Virginie Hacquard de l’association Résistance à l’agression publicitaire de Nancy. Ici, c’est la Mairie qui a un pouvoir de police afin de faire respecter la loi. Selon le code de l’environnement, les réfractaires sont passibles d’une amende de 750 euros par installation lumineuse irrégulière (Article R. 587.7 du code de l’environnement).
La pollution lumineuse nuit à la biodiversité
Une soixantaine de commerces a été gentiment rappelée à l’ordre cette nuit, contre 89 l’an dernier. Les partisans de la nuit noire laissent toujours un flyer sur la vitrine pour expliquer la démarche. Les cinq associations mobilisées cette nuit entendent faire bouger les lignes et sensibiliser le grand public aux problèmes qui découlent de ces lumières allumées toute la nuit en ville. « Il y a une urgence climatique. Il faut bien se rendre compte que tout est lié », insiste la trentenaire. Cette pollution lumineuse a des conséquences inquiétantes sur la biodiversité. Les oiseaux migrateurs, par exemple, diffèrent leurs déplacements. Certaines espèces nocturnes ne peuvent plus se nourrir dans ces zones trop éclairées.
Prochaine étape pour les défenseurs de la nuit noire, un nouveau règlement local de publicité intercommunal sera mis en place au niveau de la Métropole du Grand Nancy, en juillet 2022. Ils comptent bien faire entendre leur voix.