Le rapport de la Cour des comptes publié mercredi 6 février, montre du doigt les urgences du CHRU de Nancy. Le temps de passage est de cinq heures, avec une prise en charge de une heure trente.
Mais souvent, le rapport indique qu'on envoie aux urgences des personnes qui n'y ont pas leur place.
Pourquoi les services des urgences sont-ils saturés dans plusieurs villes de France ?
Parmi les sujets abordés dans la nouvelle édition publiée le mercredi 6 février 2019 du rapport de la cour des comptes figurent les urgences hospitalières.
Le temps d'attente et de prise en charge, est de deux heures dans les services d'urgences en France.
Et au CHRU de Nancy la durée moyenne est de cinq heures de passage aux urgences.
"Ce qui est mentionné comme durée d’attente médiane cinq heures est le temps total moyen de présence aux urgences de Nancy" dit Lionel Nace, chef du service des urgences du CHU de Nancy.
Et il ajoute : "lorsqu'il y a une urgence vitale les malades sont pris en charge tout de suite".
Au CHU de Nancy, il y a vingt ans, le service des urgences a été conçu pour accueillir 25.000 patients. Aujourd'hui, c'est le double. "Ils sont environ 50.000 chaque année à venir ici" ajoute Lionel Nace.
Et selon lui "les malades attendent aux urgences car il n' y a pas assez de lits disponibles".
Le rapport indique, quatre heures d'attente à l’hôpital de la Timone à Marseille et plus de quatre heures au CHU de Strasbourg.
Toujours trop sollicitées
A Nancy, 70% des patients arrivent aux urgences sans même avoir consultés un médecin de ville.Cinq ans après son précédent diagnostic, la Cour des comptes constate que les urgences hospitalières ont augmenté de 3,6% par an en moyenne, atteignant 21,2 millions de passages en 2016.
dit Patrick Pelloux, médecin urgentiste et président de l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France.On est arrivé au bout d'un système
"Il y vingt ans environ dix millions de personnes venaient aux urgences. Aujourd'hui, les services d’urgence ont accueilli plus de vingt millions de malades."
les hôpitaux sont dans une crise effroyable. Des urgentistes témoignent https://t.co/A2DLutClLt via @franceinfo
— Patrick Pelloux (@PatrickPelloux) 21 mars 2018
La Cour des comptes estime dans son rapport annuel que les services d’urgence sont mieux structurés, mais restent confrontés à une demande toujours croissante des usagers.
Les grandes attentes des petites urgences
Le rapport montre aussi l'insuffisance de relais en médecine de ville, et préconise une ré-orientation des patients.Le plan "Ma santé 2022", lancé par le gouvernement en novembre 2018, propose d’expérimenter l’attribution d’une incitation financière aux structures d’urgence qui réorienteraient vers la ville des patients ne nécessitant qu’une consultation simple.
Les gens viennent aux urgences par facilité ajoute le docteur Patrick Pelloux.
Nous sommes dans l'immédiateté, ils veulent être soignés tout de suite.
De son côté, François Braun le Président SAMU Urgences France estime que :
Retrouvez l'entretien de François Braun avec Laurence Duvoid, dans le 12/13 du mercredi 6 février ici.Avant de vous déplacer aux urgences, il est préférable de téléphoner et de composer le 15
Après la diffusion de son rapport, la Cour des compte précise que "la Cour parle de temps de passage, et non du temps d’attente avant d’être prise en charge."
En 2016, en France, les services d’urgence des établissements de santé, principalement publics, ont accueilli 21,2 millions de passages pour un coût de 3,1 Md€ à la charge de l’assurance maladie.