Pour le premier tour des municipales, France 3 Lorraine propose sept débats en région Lorraine. Coup d’envoi ce mercredi 26 février 2020 avec Nancy. Cinq candidats seront en direct sur notre plateau. Comment se préparent-ils pour cet unique rendez-vous télévisé du premier tour ?
Ce sont deux visages habitués des plateaux télés. Y compris des chaines infos : Laurent Hénart et Mathieu Klein sont à leur façon des enfants de la télé. Laurent Hénart fréquente régulièrement LCI ou Public Senat en tant que président du Mouvement radical et Mathieu Klein a écumé les chaines infos en 2017 lorsqu’il était porte-parole de Manuel Valls durant la campagne des primaires du PS. L’exercice, ils le maîtrisent. L’expérience, ils l’ont emmagasiné.
Le Président du @MvtRadical, maire de @VilledeNancy, @LaurentHenart sera l'invité de la matinale de @publicsenat mercredi 4 décembre à 8h00. #reformedesretraites, #Decentralisation, #Laïcité, #Municipales2020 pic.twitter.com/A7MEHOMonO
— Mouvement Radical (@MvtRadical) December 3, 2019
"Il revient à Benoît Hamon de faire les gestes pour le rassemblement", Mathieu Klein, porte parole de Manuel Valls pic.twitter.com/CocmTgtnLk
— franceinfo (@franceinfo) January 29, 2017
Mais ce mercredi 26 février 2020, le programme sera local. C’est sur France 3 Lorraine, qu’ils défendront leur propositions pour Nancy lors d’un débat. Ils ne seront pas seuls mais en compagnie d’autres candidats. Cinq têtes de liste au total sur le plateau pour un exercice de 60 minutes… en direct : Grégoire Eury (RN), Laurent Watrin (Nancy Ecologie Citoyenne), Nordine Jouira (Nancy en commun), Mathieu Klein (Nancy en grand) et Laurent Hénart (Nancy Positive).
Je ne chercherai pas à faire du clash même si j’ai un franc-parler
- Grégoire Eury (RN)
"Je ne m’entraine pas du tout, je n’ai pas le temps ! Pas de cours de théâtre pour moi" avoue Grégoire Eury (Rassemblement National), "je suis moins expérimenté que Laurent Hénart ou Mathieu Klein, j’en suis conscient mais j’ai l’habitude à travers mon travail et mes occupations de m’exprimer en public. Je ne pars pas avec un complexe vis-à-vis de mes adversaires. Moi, je n’ai pas de bilan à défendre à Nancy. Ce que je vais mettre en avant, c’est le bilan des municipalités RN. Un bilan qui est positif et où l’adhésion des habitants augmente à chaque élection. Baisse d’impôt, gestion saine, lutte contre le communautarisme… Ce sont des points qui aujourd’hui, intéressent les français. Après, il y a aussi notre projet pour Nancy à propos du tram, de l’urbanisme, de l’écologie… J’ai des messages simples à faire passer. Je suis conscient qu’il y aura peu de temps, peu d’occasion de le faire…Sur chacun des thèmes, j’ai préparé quelques lignes et le message à faire passer".
Pour Grégoire Eury, une promesse. Hors de question de pratiquer la punchline politique : "je ne chercherai pas à faire du clash même si j’ai un franc-parler. Je suis pour un dialogue apaisé où chacun doit pouvoir s’exprimer."
Les médias locaux jouent le duel entre Laurent Hénart et Mathieu Klein. C’est dommage
- Laurent Watrin (NEC)
La télé, il connait mais son rayon à lui, c’est plutôt la radio. C’est même la profession de Laurent Watrin. La tête de la liste "Nancy écologie citoyenne" soutenue par Europe Écologie Les Verts est journaliste à France Bleu Sud Lorraine. Actuellement en campagne, il est bien évidemment en retrait de ses activités sur le média nancéien. "S’il y a une bonne façon de se préparer à dire des choses, c’est de rester fidèle à cette humilité de l’écoute. Ce qu’on constate sur le terrain, c’est qu’il y a un gros défaut d’écoute généralisé" explique Laurent Watrin qui se défend de faire du verbiage "J’ai toujours été choqué par la façon dont la sphère médiatique fonctionne en microcosme, centrée sur elle-même et c’est pour ça que les citoyens n’en peuvent plus ! Et c’est ce que les gens disent sur le terrain. La meilleure façon de se préparer à un débat médiatique, c’est de ne pas oublier de rester humble et à l’écoute des habitants qu’on va servir. Ce sera ma ligne durant ce débat."
L’écoute pour un homme de radio, c’est presque de la déformation professionnelle. Et pour Laurent Watrin, un leitmotiv et même un argument qu'il ne cesse de répéter dans cette campagne : les médias sont coupables... "J’ai toujours dit dans les rédactions où j’ai travaillé qu’on avait une façon de voir les choses qui n’était pas la bonne. On pense à la place des gens et des candidats, on fait des thématiques à la place de leurs préoccupations… On veut formater les choses alors que ce n’est pas ça qui se passe dans la société… Les médias locaux jouent le duel entre Laurent Hénart et Mathieu Klein. C’est dommage car pendant ce temps-là, on ne parle pas du fond. Les gens nous le disent !"
Le débat télé : une première pour Nordine Jouira (LFI)
Pour Nordine Jouira, le candidat de la France Insoumise, ce sera le baptême du feu. C’est la première fois qu’il participera à un débat télévisé. "Ce sera un moment important pour faire passer notre programme et convaincre les électeurs."
"Mon souci, c’est de bien présenter les propositions de notre liste, Nancy en Commun. Etre clair et explicite. Je n’aurai pas beaucoup de temps, il faudra être efficace dans la formulation et le choix des mots. Je m’y prépare" confie en toute humilité le candidat de 38 ans. "C’est un exercice exigeant pour moi car je ne l’ai jamais pratiqué… Je ne suis pas un produit du monde politique. Mon engagement politique est citoyen et c’est comme ça que je veux me présenter. Je représente une liste citoyenne dont la moyenne d’âge est de 43 ans. Je ne tricherai pas. Je ferai avec mes moyens et ma personnalité. Je serai à l’écoute, dans le débat mais je serai aussi force de propositions comme par exemple, sur la gratuité des transports ou l’implication citoyenne."
En résumé, un peu d’appréhension et pas de complexe. "Il y a du stress, je ne m’en cache pas. J’espère que c’est du bon stress ! Il faudra vite se libérer pour bien rentrer dans l’exercice. La télé reste un canal important pour parler aux gens."
Mathieu Klein est une personne qui aime débattre
- Estelle Mercier, directrice de campagne de Mathieu Klein
Pour ce seul rendez-vous télé du premier tour des Municipales à Nancy, on affine la stratégie dans le camp de Mathieu Klein. "Ce débat, c’est un moment républicain et de démocratie, où les gens peuvent se rendre compte de l’épaisseur et de la profondeur des candidats" analyse Estelle Mercier, colistière en quatrième position et par ailleurs directrice de campagne de Mathieu Klein.
"Notre programme est dense et sur le fond des dossiers, Mathieu Klein est tout à fait au clair. La préparation, elle se fait naturellement depuis plusieurs semaines. On en parle très régulièrement sur tous les aspects. Sur le fond, je ne me fais pas de soucis pour lui. Notre ligne finalement, c’est de maitriser ce qu’on avance" poursuit Estelle Mercier, "le format, c’est une heure avec cinq candidats. Ça veut dire que le temps de parole est réduit. Il faudra réussir à communiquer la profondeur des dossiers, notre vision de la ville, en peu de temps, de façon synthétique mais ça se prépare. Mathieu Klein est une personne qui aime débattre. Exposer ses idées dans un débat contradictoire, c’est un moment qu’il ne redoute pas, bien au contraire. C’est inné chez lui mais ça ne veut pas dire, non plus, qu’il ne travaille pas. L’expérience a beau être là, il ne faut pas s’en contenter. Il faut que les citoyens qui regardent France 3 ce mercredi soir comprennent notre projet et les différences avec les projets des autres candidats."
La petite phrase, dans un débat municipal, ça risque d’être contre-productif
- Laurent Hénart (Nancy Positive)
"J’espère qu’à travers ce débat, les Nancéiens comprendront bien ce que chacun défend. Et nous, on ne change pas par rapport à notre campagne de terrain. On propose, on est positif. On n’est pas là pour dire du mal des compétiteurs" explique de son côté Laurent Hénart, le maire sortant. "Dans une élection municipale, les gens attendent avant tout de la sincérité et de la spontanéité. S’il y a de la langue de bois ou de l’abus de professionnalisme médiatique, ça se voit et ça n’aide pas. Moi, je vais à ce débat pour parler clairement, simplement. Dans une élection, il n’y a pas de favoris. Moi, je vais chercher les voix avec les dents. Je reste modeste et je parlerai avec tous les candidats, d’égal à égal. Mon but, ce n’est pas de répondre aux compétiteurs mais de dire ce que je défends. C’est mon état d’esprit. S’il y a des attaques, tant pis. Moi en tout cas, je n’en ferai pas" promet Laurent Hénart avant d’ajouter : "La petite phrase, dans un débat municipal, ça risque d’être contre-productif. Les gens que je rencontre sur le terrain me parlent de choses concrètes pour l’avenir de Nancy. Ils attendent qu’on leur réponde clairement oui ou non. Je n’ai pas envie de les emmener dans des polémiques stériles".
En clair, pas d’affrontement, ni de battle en perspective avec Mathieu Klein. "Dans ce débat, nous aurons tous 10 à 12 minutes d’expression pour faire passer nos propositions clés sur des sujets aussi différents que l’écologie, la sécurité, l’économie, l’emploi, la fiscalité… Il n’y aura pas de temps à perdre. Ma préparation, s’il y en a vraiment une, ce sera la concision ! Et sans dénigrements."
Le débat consacré à Nancy est programmé ce mercredi 26 février 2020 sur France 3 Lorraine à 21h. Il sera présenté par Arnauld Salvini et Mathieu Barbier (France Bleu Sud Lorraine). Il sera suivi à 22h d'un débat de 30 minutes consacré à Hayange.