Doublé médaillé aux Jeux de Pékin et de Londres, le rameur a aussi ramené une cinquième place de Londres en 2016. Après avoir annoncé sa retraite internationale, le rameur du Pôle France de Nancy veut tenter de se qualifier pour ses quatrièmes Jeux Olympiques d’affilée. Un défi de taille à 36 ans !

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Je n'ai jamais arrêté le sport
-Dorian Mortelette, double médaillé olympique d'aviron


Difficile de le contredire : la silhouette est affûtée, l'œil vif, et son geste technique est intact, malgré trois ans de retraite. " Il a perdu un peu de muscles, mais il va vite les reprendre " confirme le coordinateur du Pôle France de Nancy, Sébastien Bel.
Ce matin-là, c’est la première sortie sur l’eau du 4 sans barreur. La température de l’air est négative, le brouillard à couper au couteau, mais " c’est notre quotidien l’hiver, on est là pour faire du volume, des sorties quotidiennes de 20 ou 30 kilomètres, quand on s’entraîne à 17 heures il fait déjà nuit " rigole le médaillé d’argent de Londres en 2 sans barreur.

Une bonne blague

Après sa dernière participation aux Jeux de Rio, Dorian avait pourtant tiré sa révérence. Il avait arrêté sa carrière, avec un palmarès éloquent : deux médailles olympiques, une couronne européenne en 8 barré, une mondiale en 4 de pointe. Son amitié avec Thibaut Verhoeven l’a tiré de sa retraite " je l’avais invité à manger un midi, et puis je lui ai balancé ça, comme ça, un peu sur le ton sur la plaisanterie : tenter de se qualifier pour Tokyo en 4 sans barreur " .
Thibaut, alias « Papouch », l’a pris au sérieux, a réfléchi pendant deux semaines et a décidé de suivre Dorian « Dodo » dans sa nouvelle aventure : " on se connaît tellement bien, on pense pareil, sur l’eau et dans la vie, que c’était presque une évidence. De toute façon, j’avais échoué à me qualifier seul, alors j’avais envie d’un nouveau challenge " confie le Verdunois.
 
 

Un calendrier serré

Après un travail hivernal axé sur le volume et le renforcement musculaire, les deux compères vont enchaîner sur des stages avec l’équipe de France, et les premières sorties au printemps. L’objectif : accrocher l’une des deux places lors de la régate qualificative de Lucerne en Suisse du 17 au 19 mai prochain.
Sébastien Bel est confiant : " C’est jouable. D’abord parce que Dorian n’a rien perdu de sa technique, qui est très propre, et ensuite c’est courant dans notre sport de voir des athlètes briller jusqu’à 40 ans. Sir Steve Redgrave, le meilleur rameur de tous les temps, a ramené sa cinquième médaille d’or olympique d’affilée à 38 ans ! " .
Les deux amis sont conscients qu’il s’agit d’un pari. Et que la concurrence sera féroce : parmi les huit rameurs susceptibles de se qualifier pour les Jeux de Tokyo, six s’entraînent au Pôle France de Nancy. Au printemps, on risque d’entendre grincer les rames sur la Meurthe. " Ce sont tous des grands garçons, ça va bien se passer " espère le patron des rameurs nancéiens.
 

 
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