Coronavirus : un étudiant offre des visières de protection qu'il fabrique chez lui

David Leroy, étudiant en informatique à Nancy, confectionne des visières de protection grâce à ses imprimantes 3D pour répondre à la pénurie de masques. Il les distribue ensuite gratuitement à ceux qui en ont le plus besoin dans la vie de tous les jours. Un bel exemple de solidarité. 
 

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David Leroy est un héros du quotidien.
Touché par la détresse de ceux qui sont en première ligne face au coronavirus et qui ne peuvent pas s'en protéger faute de masques, le jeune homme de 25 ans a décidé d'agir: fabriquer des visières de protection avec ses imprimantes 3D depuis son domicile à Nancy.
Tout commence à la fin du mois de mars, quelques jours après le début du confinement: "En allant sur le groupe Facebook "Fab Lab", j'ai découvert une publication où des gens fabriquaient des visières avec leurs imprimantes 3D. Et là, je me suis dis : j'ai deux imprimantes 3D, pourquoi ne pas les mettre à contribution pour aider les gens ?".
Le 30 mars 2020, il commande sur Internet -avec l'aide financière d'amis qui résident à Pulnoy- une première ramette de papier transparent et des bobines d'impression. La machine est lancée. Très vite, les premières visières sont créés et distribuées à une poignée de Nancéiens, "ceux qui se trouvent en première ligne: les soignants, les aidants, les bouchers, boulangers, pharmaciens, personnels d'hypermarchés", précise-t-il. 

Aider un maximum de personnes

Petit à petit, la nouvelle se répand par bouche à oreille: "J'ai commencé à recevoir de nombreux appels de personnes que je ne connaissais absolument pas pour me demander s'il me restait des visières et si j'en donnais. Certains me disaient qu'ils étaient en contact direct avec des personnes atteintes par la covid-19 et qu'ils n'avaient aucune protection", explique David.
Pour répondre à cette demande de visière de plus en plus croissante, le mordu d'informatique décide alors d'acheter une troisième imprimante 3D, plus performante et ergonomique: "Au début, j'ai un peu hésité à m'en procurer une nouvelle en raison du prix. D'autant plus que je suis étudiant... Mais comme les commandes explosaient et que finalement ce n'était pas si cher que ça, j'ai sauté le pas", confie-t-il. 
Le retrait des visières se fait par rendez-vous, au pied de l'immeuble de David, qui veille au respect des règles sanitaires: "Je porte un masque et je donne les visières dans un carton pour faire en sorte qu'il y ait le moins de contacts possibles", souligne-t-il.  

Des visières offertes

J’ai rajouté un petit "merci" sur le coté des visières pour que ceux qui les portent se sentent moins seuls.
David Leroy, étudiant à Epitech Nancy

"C'est un peu comme les applaudissements aux fenêtres à 20h00. C'est une façon de les remercier et de les soutenir", précise David. Pour l'étudiant à Epitech, pas question de facturer quoi que ce soit: "C'est du don. Je n'ai absolument pas l'intention de me faire de l'argent. C'est quelque chose qui me fait plaisir", précise-t-il. Mais certains bénéficiaires tiennent absolument à l'aider financièrement pour qu'il puisse continuer à acheter le matériel indispensable à la création des visières de protections. "Entre l'achat de la nouvelle imprimante et les fournitures, j'ai déboursé 400 euros. Mais cette somme a été en partie remboursée par des donations. Les gens sont généreux, c'est impressionnant!", s'étonne-t-il.

Un travail acharné

"À force de clipser les visières, nous commençons à avoir mal au pouce. Il devient bleu et nous devons même mettre des gants... Mais c'est un mal pour un bien!
David Leroy, étudiant à Epitech  Nancy

Pour pouvoir distribuer des visières le plus rapidement possible, David s'organise rigoureusement.
Entre son stage d'études en télétravail, la préparation des imprimantes et l'assemblage des matériaux, le jeune homme travaille d'arrache-pied: "C'est un cycle. Dès que je me lève, je sors les visières qui se sont imprimées durant la nuit. Ensuite, je lance une nouvelle impression puis je passe en télétravail. De temps à autre, je vérifie si tout se déroule bien." 
En fin de journée, pendant près de trois heures, David assemble les visières avec l'aide de Marine, sa compagne. Sans son soutien indéfectible, rien n'aurait été possible.  

À Nancy, la solidarité s'organise également avec d'autres étudiants et des enseignants. Le TechLab de Mines de Nancy, par exemple, s'est lancé dans la fabrication de 1.200 visières de protection pour les personnels soignants du CHRU de la ville. 
 

Mais une imprimante 3D, comment ça marche ?
C'est tout simple: une buse va chauffer un fil de plastique qui va ensuite se déposer couche par couche de 0.2 millimètres pour former un objet.

Pour faire une visière, trois matériaux sont obligatoires :
- Le filament pour l’imprimante 3D
- Le transparent, qui correspond à des feuilles PVC de reliure A4 pour la protection de face
- L’élastique, que l'on attache à l'arrière de son crâne
 
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