Ils étudient l’histoire, la littérature, les langues ou encore les sciences à l’université... mais à distance. Confinés depuis des mois, les étudiants français alertent sur leur sort et manifestent pour un retour sécurisé de leurs cours vers le présentiel.
Ils étaient environ une quarantaine à manifester devant l’université de Lorraine ce mercredi 20 janvier 2021. Tous ces étudiants défendent leurs conditions de vie et d’études, et réclament un retour des enseignements dans leurs établissements. Malgré les dernières annonces gouvernementales, seule une partie d'entre eux pourra reprendre les cours en présentiel d’ici la fin du mois de janvier. Des mesures jugées insuffisantes par les élèves, qui le font savoir dans la rue et sur les réseaux sociaux avec le hashtag #étudiantsfantômes.
Plusieurs centaines d'#etudiants manifestent en direction du Ministère de l'Enseignement Supérieur à #Paris pour exiger la réouverture des universités et alerter sur leur situation de précarité et de détresse psychologique. #etudiantsfantomespic.twitter.com/eaijUt2T0u
— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) January 20, 2021
Cela fait plus d’un an qu’Hugo travaille en tant que coursier le soir en parallèle de ses études de droit, pour assurer son indépendance financière. Chaque jour, il vit ses cours à distance dans son logement de 30m² comme un enfermement, lui qui les considérait autrefois comme la seule porte de sortie d’une routine rythmée par le travail. Déçu, Hugo attendait beaucoup des annonces gouvernementales et se considère délaissé "On veut plus de considération. Les annonces, c’est du mépris, c’est inconsistant. Je voudrais retrouver ce plaisir d’aller en cours".
Je voudrais retrouver ce plaisir d'aller en cours
La peur de l'avenir
En deuxième année de licence AES (Administration Economique et Sociale), Edgar explique être scandalisé par les dernières annonces gouvernementales, et fustige la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal. "Il faut ouvrir les amphis !" martèle-t-il, avant d’expliquer son désarroi face à l’ouverture des lycées, "s'ils peuvent ouvrir quelques jours par semaine, pourquoi pas les facs ? Les dernières annonces du gouvernements, ce n’est vraiment pas assez par rapport à ce qu’on vit aujourd’hui". Si Edgar vit chez ses parents et déclare ne pas subir la détresse financière de certains, il ne s’estime pas moins impacté psychologiquement par la privation de ses enseignements à l’université "J’appréhende l’avenir, dans ma filière, on a peur que notre diplôme soit dévalorisé".
Mettre en avant la solidarité étudiante
Julien Renoir, référent du syndicat étudiant Solidaires à Nancy dénonce une inaction du gouvernement, qui selon lui entraîne du décrochage scolaire et un sentiment d’anxiété généralisé "nous sommes face à un gouvernement qui ne dit rien, et ne fait rien pour les étudiants, c’est vraiment frustrant". Pour lui, cette manifestation est symbolique et doit mettre en avant la solidarité des étudiants "on essaye de se dire qu’on n’est pas seuls et qu’on peut se battre et trouver des solutions ensemble, c’est pour ça qu’on est dans la rue aussi !". Cet étudiant en histoire rêve de devenir professeur des écoles, mais partage la même crainte qu’Edgar, et s'inquiète de la valeur de son futur diplôme d'ici quelques années.
Aucune date de reprise des études n’a encore été annoncée par le gouvernement.