Nancy : Fajet fête 35 ans de radio associative et citoyenne

C’est une institution à Nancy sur 94.2 FM. En 35 ans de radio associative, Fajet a mis à l’antenne des milliers de bénévoles. Elle fête son anniversaire avec 35 jours de témoignages.
 

En temps de Covid, difficile d’organiser une grande fête. Radio Fajet a tout de même décider de marquer le coup pour ses 35 ans en remettant à l’antenne les personnes qui ont marqué son histoire: bénévoles, salariés ou soutiens. Vous pouvez les entendre chaque jour pendant 35 jours du 26 novembre au 31 décembre 2020 ou en podcasts.
"C’est un lieu d’apprentissage de la citoyenneté", résume Mathieu Klein, le maire de Nancy, qui avait déjà affaire à la radio quand il était un étudiant engagé.
En 2019, la radio associative a battu son record avec 205 bénévoles qui ont animé 84 programmes différents. A l’antenne des voix de 14 ans jusqu’à 83 ans, étudiants, publics en insertion ou simples passionnés.

Radio pirate

L’histoire a débuté à l’époque de l’explosion de la bande FM. Le père Guy Lescanne, aumônier des lycées techniques et professionnels de Nancy lance la radio pour les jeunes. Ironie de l’histoire, ce prêtre catholique émet sans autorisation…et grâce à un émetteur prêté par la CGT !
"Très vite ça a été une radio interdite. On a eu la notification judiciaire qu’il fallait qu’on arrête. C’est le proviseur du lycée Cyfflé et un évêque qui ont écrit au ministre. On est devenus tolérés puis soutenus", raconte-t-il au micro de ses successeurs.
"C’était vraiment l’idée de donner la parole à ceux qui ne l’avaient pas. Les jeunes en lycées professionnels n’étaient pas considérés. Aujourd’hui, c’est toujours la même philosophie, avec la dimension mixité sociale en plus", explique Fabienne Marchal. La directrice, comme beaucoup de jeunes, est arrivée à Fajet étudiante et ne devait y rester au départ que pour une émission.
Aymerick Roussas est un de ces jeunes qui a vite pris des responsabilités à l’antenne. Etudiant en info/com, il rêve de devenir journaliste et frappe à la porte de Fajet à la sortie du lycée. Après un an de bénévolat, il est embauché en service civique. D’abord chroniqueur foot, il prend vite la tête de son émission sport. "Une des particularités à Fajet c’est qu’on animait et on s’occupait aussi de la partie technique. On avait la main sur tout."
Aujourd’hui, Aymerick travaille dans l’évènementiel en Franche-Comté (une passion qu’il s’est d’ailleurs découvert en couvrant le festival du Jardin du Michel pour Fajet) et a dû abandonner les ondes avec regret.
"C’est plus qu’une radio c’est son slogan mais on se rend compte que c’est vrai. Ça me manque énormément. C’était un peu une deuxième maison."

Insertion par les ondes

Fajet défend la radio comme outil d’intégration sociale. Les équipes travaillent beaucoup avec des associations d’insertion, des missions locales ou des régies de quartier. "L’outil radio permet de reprendre confiance et d’apprendre à travailler en équipe. S’impliquer dans une émission de radio et oser prendre la parole à l’antenne peut aussi simplement leur permettre d’être plus à l’aise dans un entretien d’embauche", explique la directrice.
Valentin Esnault est un des salariés de la radio mais il anime aussi bénévolement une émission sur l’e-sport avec des amis. "C’est aussi un lieu où on retrouve des gens avec qui ont aurait pas eu de contacts en temps normal parce qu’ils sont un peu isolés. En devenant bénévoles, on les voit se libérer".
Avec l’émission "Paroles d’outre murs", Fajet permet aussi depuis 30 ans aux familles de détenus de passer des messages à leurs proches en prison.

Ta voix compte

Si vous voulez rejoindre l’équipe ou proposer un projet d’émission, les portes et la grille des programmes de Fajet sont grandes ouvertes. Ils vous mettront le pied à l’étrier avec une chronique ou en vous intégrant à une émission coordonnée par un des six salariés.
Alors, vous aussi, faites entendre votre voix !
Et si vous voulez partager vos histoires et vos photos avec Fajet, la radio a créé un groupe Facebook pour ses 35 ans.