Cette cérémonie ce dimanche 22 juillet 2018 à Nancy avait pour but de rendre hommage aux "Justes" de France, mais aussi d'être une cérémonie à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'Etat français. Urbanisme oblige, depuis quelques années, les choses changent !
Pendant de nombreuses années, les cérémonies d'hommages aux "Justes" de France se déroulaient sur une place située entre la prison Charles III et la Maison Hospitalière Saint Charles. Le lieu était effectivement chargé d'histoire par rapport aux déportations qui s'y sont déroulées, et avait même été baptisé "place des Justes" le 20 septembre 2002, en présence de Simone Veil. Ce jour là, il s'agissait de commémorer la mémoire de 7 policiers nancéiens qui, en juillet 1942, avaient "désobéi" en avertissant 350 juifs d'une rafle à venir...leur sauvant ainsi la vie.
Seulement voilà, la mutation profonde du quartier suite à l'arrivée du TGV a changé les choses. Fin 2014, une réunion au centre de congrès Prouvé, en présence des équipes d'architectes, permettait d'avoir une idée assez précise de ce que le quartier allait devenir. Auparavant, les premiers travaux sur le secteur de la Place avaient débuté dès 2010, avec les premiers coups de pelleteuse faisant disparaître la prison Charles III, vieille de 3 siècles. Depuis, sur la Place proprement dite, c'est l'établissement de personnes âgées St Charles, qui allait progressivement prendre place à compter de 2013.
Voilà pourquoi la Place des "Justes" n'existe plus en tant que telle, et que les cérémonies ont lieu désormais sur la Place Alexandre 1er, toute proche, face au Lycée Cyfflé.
Ce qui est nouveau en 2018 (au delà de l'avancée des travaux, notamment ceux concernant le pont des fusillés), est l'engagement d'un projet, avec un appel à candidatures pour la conception et la réalisation d'une œuvre d'art contemporain pour la future place des "Justes". Celle-ci se situerait à cet endroit, à proximité du lycée Cyfflé. Dans le cahier des charges, l'œuvre se devra de "narrer la désobéissance civique ayant permis aux policiers nancéiens de sauver ces 350 juifs en 1942 et leur rendre hommage ; elle devra également symboliser les valeurs d’espérance, de courage, de solidarité et d’ouverture, et d’espoir en l’avenir". Cet appel à candidatures, pour un projet à 300.000 euros, a été lancé au tout début de cette année 2018.