Mathieu Klein, maire de Nancy sous protection fonctionnelle de la collectivité. Un dispositif rarement déclenché, mais justifié par le nombre d’actes d’injure et de menaces proférées à son encontre.
"On ne peut pas laisser passer cela." C’est la réaction du maire de Nancy, Mathieu Klein après la découverte depuis quelques jours d’un "affichage sauvage à Nancy de propos diffamant, discriminant" nous raconte Estelle Mercier, adjointe à la Performance financière et budgétaire, au Dialogue social, aux Ressources humaines et à la Commande publique.
C’est la troisième affaire de ce type depuis un an pour le maire de Nancy et la troisième plainte. Deux autres affaires sont actuellement au tribunal pour "Injure, diffamation, menace de mort sur les réseaux sociaux à l’encontre de Mathieu Klein". Des affaires qui ont poussé la ville à déclencher un dispositif de protection fonctionnelle, prévu par le Code des collectivités territoriales. Un fait rare qui permet à l’élu "considéré comme victime dans le cadre de sa fonction d’être pris en charge par la collectivité du point de vue juridique et financier."
Tolérance zéro
"Mathieu Klein est serein. Il ne se sent pas menacé au quotidien", nous confie Estelle Mercier. "L’idée est de ne pas laisser passer ce type d’actes. C’est tolérance zéro pour les actes d’injure ou de menace vis-à-vis d’un élu. Il est important que les personnes qui tiennent ces propos soient inquiétées. On ne peut pas laisser dire n’importe quoi. La véritable menace, et on le sait, sur les réseaux sociaux, est que ces propos, ces menaces incitent ou provoquent un passage à l’acte. Il existe des modes d’expression dans une démocratie."
Deux affaires sont actuellement devant la justice à la suite de menaces de mort, proférées sur les réseaux sociaux contre Mathieu Klein. Pour l’affichage sauvage, une enquête a été déclenchée. "Les affiches portent une signature. Il s’agit, sans doute, d’un pseudonyme. Le travail des enquêteurs déterminera tout cela."
Une protection pour tous les agents de la fonction publique
La protection fonctionnelle est prévue par la loi pour protéger les agents publics et les élus, victimes dans le cadre de leur fonction. Elle protège, par exemple, aussi les policiers municipaux, qui sont régulièrement l’objet d’injures. "Si vous êtes victime d’une agression dans le cadre de votre travail ou si vous êtes poursuivi en justice en raison de votre activité professionnelle, votre administration employeur doit vous protéger et vous assister" indique le site "service public".