C’est un des rares festivals à avoir réussi à se maintenir en France en période d’épidémie. Le Nancy Jazz Pulsations revient sur une édition 2020 hors normes dans un mini-documentaire accessible gratuitement sur internet. Et fait parler les artistes.
Une phrase qui résume assez bien cette édition du NJP qui s’est tenue du 3 au 17 octobre 2020 contre vents et marées. Des vagues d’annulations, les visas d’artistes internationaux impossibles à obtenir, un budget divisé par deux, le casse-tête des mesures sanitaires,… Et malgré tout, des concerts en plein air qui ont affiché complet et 28.000 spectateurs qui ont fait de la résistance.
Le festival a réalisé un documentaire mis en ligne sur YouTube dans lequel il donne la parole aux artistes de cette édition collector.
Pour visionner le documentaire, cliquez ici.
Son directeur Thibaud Rolland explique : "Chaque année on veut raconter le festival mais cette année, c’était encore plus important d’immortaliser ce vécu très particulier. Autant dans la façon de l’organiser que sur celle dont les artistes l’ont vécu."
Résister
"C’était un bon festoche. Sans déconner, vous avez bien fait de le maintenir. Evidemment c’est un acte d’utilité publique", explique face caméra le toujours sans filtre André Manoukian."On est très heureux de recommencer à jouer parce que les musiciens souffrent", témoigne le batteur de jazz André Ceccarelli.
Chez tous, le bonheur semble démultiplié. Bonheur de pouvoir remonter sur scène, de revoir le public, dans une période où les concerts s’annulent en cascade et où l’avenir des artistes est plus qu’incertain.
Le public était bouillant comme si les artistes et le public vivaient leur première fois.
Inquiets également
Ce qui est touchant dans ces témoignages c’est que la joie d’être sur scène se mélange intimement avec l’angoisse. La peur pour leur avenir d’artiste et celle du virus également… Comme tout le monde finalement.En backstage, le rappeur Demi Portion baisse l’armure : "sept mois qu’on avait pas joué. J’ai kiffé !". Puis son sourire se ternit : "pour être honnête j’ai peur de plus en plus. J’ai deux enfants et j’ai un peu peur pour eux. Espérons que les choses s’améliorent. On combat à notre manière."
Et après ?
Alors comment organiser l’édition 2021 dans ce contexte ? Si l’avenir de la programmation de janvier est très incertain (tremplin jazz up à la Manufacture et sélection des inouïs du Printemps de Bourges), l’équipe prépare octobre 2021 en mode méthode Coué."Pas question de s’auto-saborder tout de suite", explique Thibaud Rolland.
Dans le documentaire la chanteuse Pomme dit "j’ai l’impression que ce qui va arriver après sera forcément moins à chier que ce qui est en train d’arriver donc ça peut être que mieux. C’est hyper dur pour l’industrie de la culture. Puisque l’art ça se montre et qu’on ne peut plus rien montrer."
Alors vous aussi, invoquez le docteur Coué, le fameux Nancéien à la pensée positive, brûlez un cierge ou plantez des aiguilles dans une poupée vaudou… Mais soutenez les artistes !