Nancy: une pétition d'un million de signataires contre le déremboursement de l'homéopathie

Vendredi 28 juin, différents acteurs du secteur de l'homéopathie se sont rassemblés place Stanislas à Nancy pour remettre une pétition de 1.100.000 signatures au député MoDem Laurent Garcia. Un geste symbolique pour dénoncer le projet de déremboursement de l'homéopathie.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Alors que la Haute Autorité de la Santé (HAS) a rendu, ce vendredi 28 juin, un avis défavorable au remboursement de l'homéopathie, une dizaine de représentants de différents acteurs du secteur ont remis au député Laurent Garcia, une pétition défendant le maintien du remboursement.
Partout en France, les organisateurs de la pétition MonHomeoMonchoix, signée par plus de un million de personnes, ont organisé des mobilisations en réaction à l’annonce de la HAS. A Nancy, c’est place Stanislas qu’ils ont choisi de faire ce "geste symbolique, afin de faire entendre leur voix ".

"Un débat fermé"

Ils sont médecins, patients, pharmaciens ou encore salariés d’usine pharmaceutique, et tous déplorent "un débat qui n’a pas eu lieu" :

Les critères de sélection ne comportaient aucun médecin expert en Homéopathie 
-Anne-Sophie Lepori, directrice d’établissement chez Boiron

Pour le docteur Jean-Marc Piumi, il s’agit d’un "non-débat", dans lequel "les médecins homéopathes sont perçus comme des charlatans : en réalité, le jugement de cette médecine est biaisé".
Cette médecine, chacun cherche à la défendre grâce à son témoignage devant le député Laurent Garcia.
Eliane Schatz, représentante des patients, affirme qu’elle "préfère (se) soigner à l’homéopathie, plutôt que de combattre les effets secondaires des médicaments traditionnels."

L’homéopathie a ses preuves scientifiques, et l’on peut se passer d’allopathie 
Jean-Marc Piumi, médecin homéopathe

L’allopathie, c’est la médecine "classique", celle de la prise de médicament et à laquelle s’oppose la médecine homéopathique, qui selon le docteur Jeckel,  "permet de voir et de soigner le patient dans son entièreté." Pour les pharmaciens, présents également, l’homéopathie est "indispensable à (leur) pratique quotidienne : en tant qu’interlocuteur entre le médecin et le patient, c’est une méthode complémentaire dans le suivi du patient".
 

Un déremboursement aux conséquences "injustes et dangereuses"

Nous nous devons de soigner un patient avec tout l’arsenal possible,  mais pour cela, encore faut-il qu’il soit accessible.
- Claire Cornelise, pharmacien titulaire d’office

Les professionnels de santé l’affirment, le déremboursement de l’homéopathie risque de détourner leurs patient de cette pratique, "parce qu’ils n’auront pas les moyens de se soigner". En cela, la mesure est, selon eux, "injuste et inégalitaire" :

Cela risque de faire un clivage entre ceux qui peuvent se soigner et ceux qui ne peuvent pas. 
- Bénédicte Berkrouber, pharmacienne

Cette mesure, de prime abord économique, est également dangereuse, d’après Bénédicte Berkrouber. Pour cette pharmacienne du centre-ville de Nancy : "sans remboursement, la prescription de l’homéopathie sera plus difficile. Cette médecine sera dévalorisée et les médecins risquent d’être moins bien formés : la pratique sera alors moins encadrée…"

Impact sur la masse salariale

L’homéopathie représente 0,3%  des remboursements de la sécurité sociale. Pour les salariés des usines pharmaceutiques présents pour soutenir la pétition, cette "économie minime ne vaut pas le coût du chômage qui sera engendré"  lorsque les entreprises pharmaceutiques seront touchés par la nouvelle mesure.

Nous ne comprenons pas à qui cela profite 
-Stéphanie Wuillaume, salarié d’une usine pharmaceutique

Les salariés sont selon les manifestants présents, en majorité des femmes. Celles-ci se disent "incertaines, et inquiètes", face à la centaine d’emplois qui seront, selon elles, supprimés dans leur secteur.

Un geste symbolique pour demander un débat 

Le rassemblement de ces différents acteurs du secteur de l’homéopathie avait un objectif ce vendredi: faire remonter, grâce aux signataires de la pétition, leur demande d’un débat "parlementaire et public, mais également scientifique: pour cela, nous demandons du temps pour réaliser des études qui soient équitables"

Nous demandons du respect et de la considération pour notre secteur et pour la médecine homéopathique 
- Anne-Sophie Lepori, directrice d’établissement chez Boiron


Laurent Garcia, député de Meurthe-et-Moselle et signataire d’une tribune parlementaire rappelant les conséquences du déboursement il y a 2 mois, s’engage à "faire porter le message".

Bien que  la ligne du gouvernement soit assez claire, il doit entendre ce phénomène, qui  correspond à une réelle demande de la société 
- Laurent Garcia, député de Meurthe-et-Moselle

Pour les défenseurs de l’homéopathie, il s’agit aujourd’hui de montrer leur engagement et leur motivation contre l’avis du HAS, qui se concrétisera seulement après les débats et le vote de l’Assemblée Nationale.









 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité