La décision du tribunal administratif vient d’être rendue. Le premier lâcher de neuf grands tétras capturés en Norvège a finalement bien lieu ce vendredi 26 avril 2024 dans le massif des Vosges, malgré la réticence des scientifiques et des associations de défense de l'environnement.
Le premier lâcher de grands tétras capturés en Norvège dans le massif vosgien aura bien lieu ce vendredi 26 avril 2024. La décision du tribunal administratif de Nancy (Meurthe-et-Moselle) suite au recours en référé, déposé par cinq associations de défense de l'environnement, et à l’audience qui s’est tenue la veille, jeudi 25 avril 2024. Leur requête pour la suspension du projet a été rejetée.
Neuf grands tétras, cinq coqs et quatre poules, seront lâchés aujourd'hui dans la réserve naturelle nationale du massif du Grand Ventron
Laurent Seguin, président du parc naturel régional des Ballons des Vosges
Malgré la polémique, le projet de "repeuplement" du grand tétras dans le Massif Vosgien suit son cours. "Une ordonnance du juge a rejeté le recours en référé des associations. Nous attendions la décision du tribunal administratif de Nancy pour passer à l'action, nous pouvons donc relâcher les oiseaux dès maintenant. Neuf grands tétras, cinq coqs et quatre poules, seront lâchés aujourd'hui dans la réserve naturelle nationale du massif du Grand Ventron, sur un terrain très favorable à leur réintroduction", détaille Laurent Seguin, le président du parc naturel régional des Ballons des Vosges.
Un projet de repeuplement très contesté
Ce grand gallinacé, le plus gros oiseau terrestre sauvage d'Europe, est menacé d'extinction dans le massif des Vosges. Avant qu'il ne disparaisse complètement, le parc naturel régional des Ballons des Vosges souhaite importer 200 grands tétras de Norvège d’ici à 2028, soit 40 spécimens par an, pendant cinq ans. Le coût du projet, 200.000 euros annuels.
À l’image de la grande majorité des scientifiques et associations de défense de l’environnement opposés à ce projet, Dominique Humbert, président de SOS Massif des Vosges, estime que la réintroduction de cette espèce boréale dans les Vosges, alors que le changement climatique est déjà amorcé, est une “aberration environnementale et financière”.
En parallèle au recours en référé déposé au tribunal administratif de Nancy, les associations de défense de l'environnement ont également déposé un recours pour la suspension de la capture des grands tétras devant les autorités norvégiennes. Elles n'ont, pour l’heure, reçu aucun retour.