Les étudiants sont confrontés à une réalité financière de plus en plus difficile. La rentrée 2023/2024 présente d’ores et déjà des coûts moyens records. En Lorraine, 37% des étudiants seraient en difficulté financière d’après Fédélor, qui leur vient en aide.
En Lorraine, le coût moyen de la rentrée étudiante est de 2.421,97 € pour les étudiants en cursus LMD (Licence - Master - Doctorat) ; 2.506,14 € pour les étudiants ingénieurs ; 3.479,97 € pour les étudiants extra-communautaires. Ces chiffres sont ceux publiés par Fédélor qui calcule le coût de la rentrée des étudiants en Lorraine depuis 2014. Dans son dossier, l’association écrit qu’elle a constaté une augmentation de 4,59 % des frais spécifiques de la rentrée cette année 2023/2024. Ces coûts incluent l’inscription, la mutuelle étudiante, l’assurance logement, les frais d’agence.
Peu importe la ville de Lorraine où se situent les étudiants, la hausse est nette. "Cette augmentation est due en grande partie à la forte hausse des prix à la consommation (alimentation, vêtements, hygiène et divers), ainsi qu’à l’augmentation des coûts relatifs à l'électricité et au gaz."
"Il n’y a pas de profil type d’étudiant précaire", nous indique Arthur Mely, le président de Fédélor. "En Lorraine, 37 % des étudiants rencontrent de réelles difficultés financières. Un quart des étudiants sont boursiers. Boursiers ou non boursiers, certains doivent travailler en plus de leurs études. En général, cela représente 16 heures hebdomadaires qui ne suffisent pas pour subvenir à leurs besoins et surtout cela divise par deux leurs chances de réussite aux examens."
Trois épiceries solidaires
Depuis plus de 10 ans, en Lorraine, l’association Fédélor lutte contre la précarité étudiante avec trois épiceries solidaires. Deux sont à Nancy et une est à Metz. "On a augmenté le nombre de bénéficiaires de plus d’une centaine depuis le début de l’année." Les Agoraés sont des épiceries solidaires où les étudiants peuvent venir acheter des produits alimentaires, mais aussi des produits d’hygiène pour 10 % de leur prix public. Parfois, ils peuvent même les obtenir gratuitement, quand ils ont fait l’objet d’un don de la part d’un particulier. Les produits sont issus de collectes, de partenariats, mais aussi en provenance de la banque alimentaire.
Repas à 1 euro
Les repas à 1 € existent au sein des Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous), depuis la crise sanitaire, en 2020. Au départ, réservés aux étudiants boursiers, puis un temps le temps d’une année ouvert à tous les étudiants. Les étudiants en situation de précarité peuvent, désormais, en faire la demande. Le problème, nous explique Arthur Mely, est que "beaucoup y renoncent de peur d’être stigmatisés. Ils n’osent pas faire la démarche de prendre un rendez-vous, pour expliquer à une personne, qu’ils rencontrent des difficultés économiques".
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Des aides méconnues
"Les étudiants méconnaissent souvent les aides auxquelles ils peuvent prétendre", constate Arthur Mely. En plus des traditionnelles APL, il existe la garantie Visale (Visa pour le Logement et l'Emploi). Il s’agit d’une caution locative accordée par Action Logement. Elle garantit le paiement du loyer et des charges locatives à votre propriétaire en cas de défaillance de paiement. L'avance Loca-Pass permet un prêt à taux 0 % pour financer le dépôt de garantie. En Lorraine, il existe également des aides spécifiques du Crous et de l’Université de Lorraine.
Il existe aussi une application, Studhelp, qui met en lien des étudiants dans le besoin et des donateurs. "Cela peut démarrer par quelques courses et pourquoi pas aussi accompagner le jeune pour plus de lien social", nous explique un des trois co-fondateurs de Stud Help.
Actuellement 8.500 étudiants et 6.500 donateurs sont inscrits.
