Réforme des retraites : les syndicats mobilisés pour une dixième journée, "ça peut céder à tout moment"

A la veille d'une dixième journée de manifestation, les syndicats restent mobilisés pour le retrait de la réforme des retraites. Ils craignent de nouvelles tensions et en appellent au Conseil constitutionnel pour faire annuler la loi. Exemple à Nancy.

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A Nancy, l'intersyndicale reste forte. "Pour l'instant il n'y a pas de risque de scission" nous affirme Jérôme Demangel, secrétaire général de la CFDT 54, "vu l'état de colère de Laurent Berger, je n'y crois pas". Sous-entendu : après la décision du Conseil constitutionnel, on verra bien.

Des syndicats unis, voilà qui plaît aux français opposés à la réforme des retraites, et qui explique en partie le succès des grandes journées de manifestation. Demain mardi 28 mars est un autre jour de lutte pour les syndicalistes, qui veulent aborder ce rendez-vous sereinement.

Le gouvernement est exclusivement responsable des violences qui émaillent les manifestations

Yann Venier, secrétaire général CGT 54

Macron, "un pompier pyromane"

Pour ce qui est des violences dans les manifestations, CGT et CFDT contactés ce matin parlent d'une même voix . "Le gouvernement est exclusivement responsable des violences qui émaillent les manifestations" insiste Yann Venier, secrétaire général de la CGT 54. Jérôme Demangel abonde : "le président a éteint le feu avec de l'essence, c'est lui le pompier pyromane". Une allusion au discours du chef de l'état après l'usage du 49.3 et avant la dernière manifestation jeudi 23 mars qui avait eu l'effet de remobiliser les opposants à la réforme des retraites.

"Pour nous le rapport de force doit passer par la grève et les blocages" affirme Yann Venier, "la violence lors des manifestations est contre-productive. Par contre, la mobilisation de la jeunesse, plus nombreuse dans les cortèges lors de la dernière manifestation c'est un bon signal. On espère que la mobilisation sera de nouveau massive demain".

"Je ne cautionne pas la violence, si on veut s'exprimer dans la rue on doit rester dans le cortège. Le gazage massif place Stanislas jeudi dernier était malheureusement inévitable avec ceux qui voulaient en découdre avec la police. Il y aura sûrement des tensions à nouveau demain, je le déplore", précise le syndicaliste CFDT.

Le retrait de la réforme en ligne de mire

Comme tous ceux qui ont battu le pavé de longues heures durant et pendant plusieurs semaines, nos deux syndicalistes veulent croire à un retrait de la réforme. "A tout moment, Macron peut céder, on a déjà vu des gouvernements qui ne laissaient rien paraître et qui se sont écroulés" nous explique Yann Venier. Une allusion au CPE, voté et promulgué en 2006 mais finalement retiré après un mouvement social de grande ampleur et une crise de trois mois. "Tout le monde est contre cette réforme des retraites, le gouvernement est seul dans cette bataille, c'est sa stratégie de tension qui le fait tenir".

"Je veux croire que le Conseil constitutionnel peut faire annuler cette loi. Faire passer un texte aussi important dans le plan de financement rectificatif de la sécurité sociale c'est impensable", conclut Jérôme Demangel.

Saisi par la Première Ministre, la gauche et l'extrême-droite, le Conseil constitutionnel devrait rendre son avis d'ici une quinzaine de jours. Reste la question de la mobilisation dans la rue demain. Avec le coût financier pour les grévistes et la répétition des journées, c'est la grande inconnue.

Ce matin, Sciences Po Nancy était bloquée par des étudiants. A Nancy, le cortège démarrera mardi à 14 heures place de la Carrière. Jeudi dernier la manifestation avait réunit 10.000 personnes selon la Police, entre 15.000 et 20.000 selon les syndicats. 

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