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REPLAY. Autonomie, dépendance, isolement, activités, comment la société envisage l'avenir de ses vieux

Des solutions d'accueil des personnes âgées existent entre le maintien à domicile et l'EHPAD.

La crise du Covid-19 et le scandale des maisons de retraite Orpéa ont placé sur le devant de la scène médiatique la problématique de la prise en charge des personnes âgées par notre société. Maintien à domicile, EHPAD, autonomie, dépendance, le sujet reste tabou alors que la population âgée ne cesse d'augmenter.

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Quel avenir pour nos anciens, nos proches ? Ceux qui ont encore la chance d'avoir une famille autour d'eux, et les autres, isolés ? Comment prendre en compte la dépendance, la perte progressive ou brutale d'autonomie de ceux qui ne souhaitent qu'une chose : rester chez eux pour y mourir dignement ? Quelle place la société toute entière donne à cette dernière partie de vie, joyeuse et pleine d'activités pour certains, et morose pour d'autres.

L'isolement, et les associations qui viennent en aide pour contrer la solitude, les nouveaux modes de résidences et d'accueil des séniors et les activités physiques et intellectuelles offertes aux plus anciens d'entre nous sont les trois volets de l'enquête menée par nos journalistes en région, à voir en replay ci-dessus.

Voici trois bonnes raisons de regarder "Les vieux dans les yeux" dans notre magazine Enquêtes de région Grand Est. 

1. Parce que l'espérance de vie en France nous laisse du temps après la retraite

Même si le rapport 2021-2022 du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) indique une légère baisse de l'espérance de vie moyenne, expliquée en partie par la crise du Covid, elle reste pour la France à plus de 82 ans en moyenne (85,4 ans pour les femmes et à 79,3 ans pour les hommes). Mais tous ne vieillissent pas dans les mêmes conditions. Niveaux de vie, santé, entourage et situation géographique n'offrent pas les mêmes possibilités à chaque personne.

Quand la santé le permet, du côté de Reims (Marne), l'Institut Universitaire du Temps Libre offre de nombreux moments de partages et d'échanges à ses membres. Visioconférences menées par des membres passionnés d'histoire ou balades découvertes en botanique sont autant de moment d'échange de connaissances pou ses membres comme Daniel ou Michèle. 

D'autres, plus actifs encore, s'investissent dans la vie communale, comme Jean-Hugues et forcent le respect de leurs concitoyens devant le dynamisme qu'il déploie pour faire aboutir ses projets. 

Et partout, des associations, des MJC, des maisons des loisirs offrent aux aînés des après-midi récréatives avec jeux de société, jeux de mémoire, ateliers numériques et séance de tai-chi, yoga et gym douce sans oublier les clubs de randonnées. Les plus chanceux continuent de voyager.

2. Parce qu'il faut lutter contre l'isolement

Plan national d'action et de prévention de la perte d'autonomie. Plan solidarité grand âge. Grand âge : le Gouvernement engagé en faveur du bien vieillir à domicile et en établissement. Les actions politiques se succèdent et les situations particulières restent un déchirement pour les familles. 

Quand il vient quelqu'un, je suis heureuse.

Françoise, 90 ans

Pourtant, en 2022, 70% des personnes âgées vivent à domicile contre seulement 50% dans les années 80. Mais la crise du Covid-19 a mis l'accent sur le grand isolement de certaines d'entre elles. A Nancy (Meurthe-et-Moselle) et dans son agglomération, l'Office nancéien des Personnes âgées (ONPA) développe des moyens pour lutter contre l'isolement des vieilles personnes.

Françoise, âgée de 90 ans, est impatiente. Elle attend la visite d'Odile, bénévole de l'ONPA. Ensemble, elles vont aller faire quelques pas au parc le plus proche du domicile de Françoise. "Ça m'apporte du plaisir d'avoir quelqu'un. Quand on perd son mari, la solitude est là, même si vous avez du monde autour de vous, vous avez une solitude à côté. Quand il vient quelqu'un, je suis heureuse".

Paulette, 85 ans, reçoit des visites de convivialité, c'est l'option qu'elle a choisi dans le cadre de l'ONPA. Et c'est Jacqueline qui vient dialoguer avec elle régulièrement. A la clé, un rapprochement et des sorties au restaurant parce que le cœur leur en dit. Quant à Agnès, elle apporte de la lecture à Josette, 90 ans, qui n'a plus la force de se rendre à la bibliothèque.

3. Parce que vieillesse rime avec perte d'autonomie aussi

Et c'est là que les idées fourmillent aussi bien chez les professionnels de la santé et de l'hébergement des séniors que dans la société civile, le tout un chacun concerné par les difficultés de sa grand-mère ou de son grand père. En 2021, 20% des personnes de plus de 85 ans en France étaient dépendantes. Et les prévisions pour 2030 et 2050 évoquent trois à quatre millions de seniors dépendants.

En Meurthe-et-Moselle, toujours, c'est un bus qui passe de villages en villes pour apporter des informations et des solutions aussi bien destinées aux personnes restées chez elles que pour les collectivités et les lieux d'hébergement de personnes âgées. Un ergothérapeute y propose des solutions au cas par cas.

En Alsace, dans le Bas-Rhin, la résidence sénior "les étoiles d'argent" à Oberhausbergen propose un nouveau type de logement non médicalisé mais accompagné, à destination des personnes autonomes uniquement. Un cadre sécurisé mais au petit air de chez soi. Le directeur s'honore de constater : "quand les locataires arrivent chez nous, c'est leur décision, ce n'est pas la décision des enfants".

Irma, une locataire parisienne explique : "je me suis un peu isolée mais au fur et à mesure que je participais aux animations, je me suis détendue. Je pense que cette résidence permet de rester en forme, mais il faut s'intégrer." Un compromis entre indépendance dans son petit appartement et vie sociale partagée lors des repas et des animations. Un compromis qui a un coût compris entre 1100€/mois et plus de 2000€/mois suivant les services demandés. Mais un compromis qui prend fin quand la santé se dégrade, car la résidence n'est pas médicalisée. 

A Schleithal (Bas-Rhin) avec la maison de Catherine, un autre type d'accueil existe pour rompre la solitude, entre accueil permanent pour cinq résidents et maison ouvertes pour tous ceux qui veulent participer aux ateliers cuisine ou jeux de société. Marlène l'exprime avec ferveur : "ici on est une famille, ce n'est pas un EHPAD !"

Enfin à Zillisheim en Alsace aussi, un habitat inclusif, destiné aux malades d'Alzheimer a vu le jour. Une sorte de colocation pour personnes dépendantes entourées de professionnels de santé dédiés à leur bien-être. Domotique, thérapie du voyage et auxiliaires de vie, tout y est pensé pour les accompagner au mieux dans l'épreuve de leur perte d'autonomie. De quoi redonner de la dignité et de l'espoir pour les plus âgés d'entre nous. 

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