Rétro 2024. Volley-ball féminin : l'incroyable année du club de Vandoeuvre

Tout juste auréolé d’un record de France d’affluence et d’une place de co-leader en championnat, le club de Vandoeuvre de volley-ball féminin n’en finit plus de faire parler de lui. Entre success-story sportive et déboires financiers, le VNVB est probablement l’une des équipes en Lorraine la plus marquante de 2024. Retour sur l'année exceptionnelle, d’un club qui fait tout pour survivre.

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L’année 2024 du club de volley-ball féminin de Vandoeuvre-lès-Nancy risque de rester marquée dans les annales du club, pendant un certain temps en tout cas. Le VNVB a même profité de cette fin de saison pour marquer l’histoire de leur sport, en battant le record d’affluence pour un match de championnat de volley féminin et masculin, garnissant les 5698 places du Palais des Sports Jean Weille, antre habituel du Sluc Nancy Basket.

Sauvé du dépôt de bilan, passage en mode économie

Un record qui n’aurait jamais pu être imaginé des années, voire quelques mois auparavant. Avant de jeter un œil dans le rétroviseur de l’année 2024, il faut observer un peu plus loin pour se rendre compte de la taille de l’exploit. À la fin de la saison 2021/2022, le club est en déficit. Le directeur financier du volley-ball (DNACG) décide alors de le rétrograder administrativement en deuxième division, ce qui condamnerait le club au dépôt de bilan et à sa disparition. Il est finalement sauvé grâce à l'aide exceptionnelle de 120 000 € de la métropole.

Le VNVB démarre un nouveau cycle, celui de l’économie : « La première des choses : il faut resserrer les boulons » raconte le président du club, Patrick Venturini. « A l’époque, on s’est laissé emporter par la folie des agents, les surenchères. Aujourd’hui, on est au minimum du minimum. J’ai huit joueuses au SMIC, même la DNACG ne peut plus me demander de baisser davantage la masse salariale. Je ne peux pas aller en dessous » avoue-t-il.

Depuis quatre ans, la ligue de volley essaye de se professionnaliser, parfois au détriment des clubs, leur imposant des contraintes presque impossibles à suivre. Alors, il faut savoir s’adapter, laisser tomber le plan A, pour prendre le plan C ou D : « André Sa n’a pas d’adjoint, c’est l’entraîneur du centre de formation qui dépanne. Pour le préparateur physique, j’ai la chance que le SLUC ait bien voulu me prêter le leur. Je n’ai pas de responsable marketing, c’est une alternante qui fait office de responsable marketing » avance un président fatigué. Triste réalité de la vie d’un club de première division de volley-ball.

Des miracles sportifs à la pelle

Et pourtant, c’est ce même club, ce staff, ces joueuses, qui sont en train d’écrire la plus belle page de leur histoire. Seul leader du championnat, huit victoires d’affilée toutes compétitions confondues au compteur, et des Vandopériennes qui marchent même sur l’Europe, avec une qualification pour un barrage d’accession aux quarts de finale de la CEV Cup, l’équivalent de la deuxième Coupe d’Europe : « Ce qui est dingue, c’est que le club est en redressement financier et le pire, c’est qu’il obtient des résultats. Tous les ans, je serre un peu plus la vis. Mais André Sa fait des résultats et tout le monde me dit : tu vois que tu y arrives. Mais ce n’est pas comme ça que ça doit être. J’ai l’énorme chance d’avoir un gars comme André, qui est capable de performer avec le peu de moyens que je lui donne. Résultat, on est premier. C’est de la folie » avoue, chanceux, Patrick Venturini.

Bien installé sur son nuage, le club attire forcément les regards avec de tels résultats. Remplir 5698 places à Gentilly en est la plus belle preuve, mais pas seulement : « Quand j’ai repris le club, on était 167 licenciés, on est 382 aujourd’hui. J’avais 400 spectateurs de moyenne il n’y a pas si longtemps, aujourd’hui, on est 1400 / 1500 en moyenne au Parc des Sports des Nations ». Une ferveur permise grâce à des bons résultats, couplés à un jeu explosif impulsé par un entraîneur – André Sa – qui fait des miracles avec le peu que le club lui donne. Mais derrière ce beau nuage sportif, le club reste à bout financièrement. Et son jugement pourrait intervenir à la fin de la saison : « On a été mis sur plan d’apurement, et on avait trois ans pour résorber la dette. On a fait une première année positive à + 23 000 €. On a fait + 108 000 l’an dernier » détaille le président Patrick Venturini.

Nouvelles menaces de rétrogradation administrative

Mais les problèmes d’hier, se poursuivent aujourd’hui. Des documents n'ont pas été fournis à temps,  Vandoeuvre apprend, à nouveau, en cette fin d’année, qu’il est menacé d’exclusion des play-offs et de rétrogradation administrative à la fin de la saison. Si remplir Gentilly peut aider temporairement, le parcours de Coupe d’Europe coûte de l’argent au club, plus qu’il n’en apporte. Une cagnotte a d’ailleurs été lancée par le club pour l’aider dans sa belle épopée. Mais le VNVB reste sous la menace : « Qu’on me dise : Patrick, c’est super ce que tu fais, c’est bon. Maintenant il ne faut plus des paroles, il faut des actes ! Je sais que c’est difficile. La métropole nous a beaucoup aidés, mais est-ce que tout le monde a pris conscience de la mesure de ce que c’est un club de Ligue A féminine ? ».

Un cri d’alarme, que le club lance depuis quatre ans déjà. Pourtant, il y a quatre ans en arrière, le VNVB ne se portait pas si bien sportivement, ne caracolait pas en tête du championnat et ne déjouait pas les pronostics en Coupe d’Europ. Son année 2024 est la plus belle de son histoire, l’histoire ne devrait-elle pas continuer ? Entre exploits sur le terrain et beaucoup d'économies, le club espère que cette saison ne sera pas la dernière et que tous les acteurs du monde du sport lorrain sauront l’aider pour s’en sortir une bonne fois pour toutes.

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