Le concert "Chanter libre et fleurir", enregistré le 5 novembre 2021 à l'Autre Canal à Nancy, vient couronner 25 années de carrière des Ogres de Barback, groupe aux inspirations variées. De la chanson à texte, teintée de lucidité, et pleine d'espoir à la fois. Laissez-vous emporter dans leur univers musical pour un voyage chanté.
Tantôt sombre, tantôt drôle, tantôt joyeux et poétique, c'est le voyage musical dans lequel vous entrainent " Les Ogres de Barback" pour célébrer leurs 25 années de carrière. "Chanter libre et fleurir" est un concert à l'image du groupe, varié et multiple. Pour l'occasion, la fratrie de musiciens composée des frères et sœurs Burguière s'est entourée d'une autre fratrie : celle de la fanfare Eyo'nlé avec quelques valeurs ajoutées qui viennent rythmer ce mélange. Une histoire de familles, une histoire de partages, une histoire de voyage et de vision du monde qui nous entoure. Allez, embarquons avec eux dans leur voyage musical.
Engagés, les Ogres, oui, mais pas trop, juste ce qu'il faut
Le concert commence doucement au rythme d'une chanson forte, aux paroles pleines, qui évoquent aussi bien le terrorisme aveugle que -de manière anticipée ou universelle- la guerre en Ukraine : "Ils reprendront le chemin de la guerre, avec des armes toujours plus effroyables; ils rempliront encore leurs cimetières de pauvres diables", "Ils rempliront mon cœur de peine, mais ils n'auront pas ma haine". Engagés, les Ogres ? Oui, mais pas trop, juste ce qu'il faut pour dénoncer, mais sans se faire embringuer. De simples observateurs du monde, dans lequel on est tous embarqués.
La profondeur de cette première chanson interprétée par quatre membres de la fratrie Burguière laisse bien vite la place à la suite du répertoire, joyeux et sautillant, où le groupe originel est bientôt rejoint par la fanfare Eyo'nlé, originaire du Bénin. Des couleurs cuivrées et métissées, qui rappellent les heures glorieuses du rock alternatif des années 80 et autres musiques du monde.
On a deux chansons joyeuses et dansantes et on vient de les jouer; maintenant c'est parti pour une heure cinquante de chansons tristes
Fred Burguière, chanteur
C'est sur cette alternance de chaud et de froid, de rythmes lents ou très rapides, d'humour ou de mélancolie que se poursuit le concert. "Aux Ogres de Barback, on a deux chansons joyeuses et dansantes et on vient de les jouer, maintenant, c'est parti pour une heure cinquante de chansons tristes" ironise Fred. Antiphrase.
Un moment de poésie pure prend la suite, "J'ai un petit cœur qu'est tout seul", où le chant se voit rejoint progressivement par la guitare, le violoncelle, l'accordéon et le cornet à pistons. Une montée en puissance et en douceur tout en mélancolie. À écouter comme une berceuse.
Un voyage musical
Mais, ce concert, c'est surtout un voyage dans le vaste monde, où ces musiciens se sentent chez eux. Un véritable voyage musical, comme aime à le répéter Fred Burguière, le chanteur du groupe familial, au charisme tranquille. En France d'abord, avec capitale en joie qui "renifle son trou de balle" ! Mais, plus loin, dans le vaste monde aussi, là où l'on parle Mendingue ou Bambara, et là où l'on danse la salsa.
C'est un voyage entraînant, plein de joie de vivre et lucide pourtant, sur la dureté et l'absurdité du monde. C'est un voyage dansant, vibrant au gré des influences multiples du groupe. Une chanson de marin par-ci, bretonnante à souhait, une danse paysanne berrichonne par là, accompagnée par le son étonnant de la cabrette auvergnate (proche cousine de la cornemuse écossaise), entre deux souffles d'accordéon. De quoi y perdre son solfège.
Un petit détour dans les Balkans, puis une chanson aux sonorités mineures et juives, à la fois triste et joyeuse. Le tout arbitré par l'autre fratrie qui compose la fanfare Eyo'nlé aux couleurs africano-louisianaises. Version cuivres et version percussions.
Un grand écart musical, une jongle avec les instruments du monde, quelque part entre musique de rue, chanson triste et bal populaire. Avec même une démonstration de claquettes. À mettre sans modération entre toutes les oreilles, celles des petits -qui retrouveront un peu du répertoire de Pitt Ocha- comme celle des grands.
Les musiciens
Alice Burguière, claviers, mix
Mathilde Burguière , claviers
Fred Buirguière, chanteur et harmoniciste
Samuel Burguière, trompette et cornet
Tarek Maaroufi: batterie
Julien Barbances, cabrette
Mathieu Ahouandjinou, cuivre
Jean Ahouandjinou, cuivre
Christian Ahouandjinou, cuivre
Rock Ahouandjinou, cuivre
Spectacle enregistré le 5 novembre 2021 à l'Autre Canal Nancy avec Bruit qui Pense.
Réalisation Matthieu Yakovleff
Coproductions France Télévisions / Couac Productions / Vosges TV / Asso les Ogres